« Les voitures autonomes avancent à toute vitesse, mais ont-elles fait leurs devoirs de code (de la route) ? » Voilà une question existentielle digne d’un dimanche soir devant un verre de limonade, quand on apprend que Waymo, la filiale d’Alphabet, a décidé d’envahir non pas une, ni deux, mais bien trois nouvelles villes américaines : Detroit, Las Vegas et San Diego. Visiblement, pour Waymo, le « road trip » n’est jamais terminé !
On ne parle plus d’un simple labo roulant : Waymo a profité des projecteurs du TechCrunch Disrupt 2025 pour passer d’apprenti sorcier à véritable vendeur de balai magique – à transporter les habitants en robotaxis, naturellement. Tekedra Mawakana, la co-PDG de la boîte, a d’ailleurs affirmé d’un ton assuré qu’il serait « impératif » de grossir les rangs de ses véhicules autonomes à travers le pays. On s’approche de la prophétie auto-conduite : un million de trajets par semaine d’ici 2026 ! Avis au covoiturage, la concurrence débarque sur quatre roues et zéro conducteur.
Car si les robots sont, paraît-il, meilleurs danseurs qu’on ne le pense (regardez juste une Tesla dans une tempête de neige), Waymo n’avance pas sans filet. La méthode est rodée : d’abord, on envoie des humains faire chauffer les sièges des Jaguars électriques pour cartographier la ville à la sueur de leur front (et au GPS), puis, hop ! On enlève les chauffeurs, on lance la phase « confiance totale dans la machine », et quand tout roule, c’est la fête pour les salariés, les journalistes… et, enfin, le commun des passagers ! Parce que Waymo ne veut pas d’une révolution trop spontanée : même sans volant, il faut savoir garder le contrôle.
Waymo prépare la route pour un avenir où l’auto-école sera facultative… mais où l’habitude de regarder à gauche et à droite restera utile !
Et ce n’est pas juste une histoire de soleil californien : à Detroit, par exemple, l’équipe est déjà familière avec les tempêtes de neige et les pâtés de sel. L’adaptation pour les bolides autonomes n’a rien d’un long fleuve tranquille, surtout quand il faut jongler entre la magie de Las Vegas et les embouteillages de San Diego. Shelley Berkley, la maire de Vegas, assure qu’il ne s’agit pas d’une démonstration de science-fiction mais d’une nouvelle alternative sûre pour les aborigènes des casinos… et les millions de touristes qui espèrent ne pas perdre toutes leurs économies dans un taxi cher.
Mais attention, avant de penser que Waymo roule en solo, il y a de la concurrence sur la bande d’arrêt d’urgence. Les robots Zoox arpentent déjà gratuitement le bitume brillant de Vegas, tandis que, à Austin, même Tesla tente d’installer son mode « robotaxi » – mais, pour l’instant, il faut apparemment continuer à surveiller du coin de l’œil le passager humain pour éviter les virages inattendus. Entre course à la technologie et spectacle urbain, la ville du futur n’est plus uniquement l’affaire de Google et cie.
Waymo tient sa force de sa stratégie logicielle, qui vise la généralisation plutôt que la spécialisation – et c’est probablement là la clé pour prendre l’avantage sur ses rivaux. Évidemment, la route vers l’autonomie totale n’est pas sans ralentisseurs : même la voiture la plus intelligente n’a pas encore trouvé comment éviter les bouchons provoqués par un festival de dindes en goguette ou les piétons en trottinette électrique déguisés en licorne (on vit une époque formidable).
En résumé, que l’on soit fan de science-fiction ou allergique au volant, le robotaxi façon Waymo commence doucement à se garer dans le paysage urbain. Mais n’oublions pas : derrière chaque IA se cache un ingénieur qui rêve d’arriver à l’heure, et probablement, d’un bon jeu de mots. Qui sait, dans quelques années, l’expression « conduire sans permis » sera peut-être à prendre… au premier degré ?
Source : Techcrunch




