« Il y a ceux qui disaient que YouTube était un hobby. Aujourd’hui, t’as plus de chances d’acheter une action MrBeast qu’un ticket de loto gagnant. »
Imaginez, vous achetez des parts dans l’entreprise d’un mec de 27 ans qui s’appelle Jimmy, et, accessoirement, qui possède la chaîne YouTube la plus suivie de la planète. Oui, tout le monde (un ami, votre neveu de 9 ans, ou la caissière du Carrefour du coin) connaît MrBeast – alias Jimmy Donaldson, créateur nord-carolinien, faiseur de vidéos XXL, et nouveau magnat du chocolat industriel avec sa marque Feastables. Et si la Bourse de New York se préparait à accueillir, non pas une entreprise tech classique, mais le roi du « like » et du défi loufoque ?
Lors du dernier DealBook Summit, un journaliste a posé la question qui chatouille Wall Street : « Vous comptez faire une IPO, non ? ». Réponse du CEO de Beast Industries, Jeff Housenbold : on rêve de donner à 1,4 milliard de spectateurs la chance de devenir actionnaires. Oui, rien que ça — et spoiler : même Elon Musk n’a jamais fait aspirer autant de monde à acheter une action en visionnant une vidéo de 10 minutes.
Même dans le monde magique de YouTube, on n’est jamais aussi loin de la Bourse qu’un trending topic du bouton « S’abonner ».
Au-delà des vidéos à millions de vues et des ados hypnotisés, la machine MrBeast s’étend bien plus loin que le simple partage de chocolat. Beast Industries, désormais valorisée plusieurs milliards, lorgne sur le marché des créateurs et annonce un futur (encore plus) fou : une plateforme géante pour mettre en relation annonceurs et créateurs, un opérateur télécom (oui, une entreprise de téléphones), des services financiers, et… un parc d’attraction en Arabie saoudite. Clairement, l’entreprise ne manque pas d’ambition, ni de plans presque aussi farfelus que ses vidéos.
Mais il ne faut pas oublier que tout n’est pas toujours rose derrière la caméra. MrBeast n’a pas seulement croqué le jackpot : il a aussi croqué quelques procès au passage. Son fast-food virtuel, MrBeast Burger, est au centre d’un feuilleton juridique parce que des clients affamés se sont retrouvés avec des burgers « immangeables ». Et ce n’est pas tout : l’émission « Beast Games », tournée pour Prime Video, a déclenché une plainte groupée d’anciens participants dénonçant une ambiance toxique et des comportements pour le moins contestables sur le tournage.
Jimmy lui-même relativise : « Évidemment, j’ai appris pourquoi on ne fait pas concourir 2 000 personnes dans une émission : il y en a 1 999 qui ne gagnent pas… et certains finissent par vous attaquer en justice ! ». Mais du côté de la direction, on préfère la version : « On apprend de nos erreurs, c’est comme ça qu’on progresse ». Bref, une session d’auto-coaching digne d’un manager qui se prend pour un Youtuber… ou l’inverse ?
Est-ce qu’un jour, MrBeast battra les records en Bourse comme il les explose déjà sur YouTube ? Rien n’est moins sûr, mais l’idée de voir Wall Street vendre du chocolat et des places au paradis du clickbait fait sourire. Après tout, qui aurait parié sur le succès de FaZe Clan (spoiler : ça n’a pas vraiment marché) ou de Baby Shark (spoiler : ça cartonne en Corée) ? Chez MrBeast, on préfère garder la foi — et le goût du risque sous une couche de caramel.
Dans l’univers du digital, on dit souvent que ce n’est pas l’argent qui fait le bonheur… mais si MrBeast se lance en Bourse, on peut déjà prévoir un tsunami de « like » sur les actions. Pas besoin d’être créateur de contenu pour savoir que la bourse, c’est parfois un sacré… jeu de bêtes !
Source : Techcrunch




