« Pour alimenter son IA, Meta a mis le turbo sur le solaire… Espérons qu’ils n’oublient pas la crème anti-greenwashing ! »
Meta, jamais à court d’ambition solaire, vient tout juste de faire chauffer la carte bancaire sur trois projets, pour s’offrir près d’1 gigawatt de soleil dans le bidon. À ce rythme, on finit par se demander si Mark Zuckerberg ne va pas bientôt s’imprimer des lunettes Ray-Ban en panneaux solaires. Mais derrière ces achats majestueux, se cache un sprint pour alimenter la course effrénée à l’IA – une IA toujours plus énergivore et plutôt gloutonne côté électricité.
La magie du solaire, c’est que c’est pas cher, rapide à construire et, avouons-le, ça sonne bien dans un communiqué de presse (« Meta propulse l’intelligence artificielle grâce à l’énergie solaire », ça en jette non?). Les deux accords annoncés en Louisiane, pour 385 mégawatts chacun, s’ajoutent à un big deal texan de 600 mégawatts. Le tout sera prêt d’ici 2027, pile poil pour que les serveurs puisse continuer de traduire les statuts Facebook de tata Josette en temps réel.
Mais tout n’est pas aussi doré que les blés d’un panneau photovoltaïque en plein désert texan. Car en coulisses, Meta n’achète pas vraiment de l’électricité « verte » à proprement parler, mais des « certificats d’attributs environnementaux ». Oui oui, ces fameux EACs (pour les intimes). C’est un peu comme quand on paye pour planter un arbre sur un site Internet juste après avoir acheté un billet d’avion pour Bali. On se donne bonne conscience pendant que l’avion (ou le data center) continue de tourner au kérosène (ou au charbon).
Derrière chaque panneau solaire acheté se cache parfois une ombre portée de greenwashing.
Initialement, ces EACs étaient une super idée – on payait un petit supplément pour aider les producteurs d’énergie renouvelable à rivaliser avec le bon vieux charbon. Sauf qu’aujourd’hui, le solaire fait la nique au charbon sur les marchés, et les EACs font surtout office de ticket d’entrée pour le bal du cool écolo des big techs. D’ailleurs, de plus en plus de voix dénoncent le rôle désormais marginal de ces outils : est-ce que Meta finance vraiment plus de solaire, ou se contente-t-il de repeindre électriquement ses serveurs en vert ?
Les experts, un peu pince-sans-rire parfois, rappellent que si les géants veulent vraiment changer la donne, il va falloir mettre la main à la pâte (ou plutôt au portefeuille) et financer la vraie construction de nouvelles fermes solaires – pas seulement acheter de jolis certificats forfait tout compris pour montrer pattes vertes aux actionnaires.
Alors que la demande d’énergie pour faire tourner l’IA explose, la bataille ne fait que commencer. Dans cette course au soleil, Meta semble accumuler les points solaires mais la vraie lumière ne viendra que d’un engagement sincère (et pas sur papier glacé ni sur EAC plastifié). Après tout, l’avenir de l’IA n’est peut-être pas juste à la lumière du soleil, mais aussi à la lumière de la vérité – et surtout, au soleil de l’action concrète!
En résumé, à la Meta-question : « Peut-on vraiment se proclamer champion du solaire avec des certificats ? », la réponse n’est pas toujours éclatante. Et à force de multiplier les deals sur le soleil… Mark Zuckerberg ferait mieux de ne pas y laisser des plumes… solaires !
Source : Techcrunch




