Pourquoi un contrat colossal de 620 millions de dollars vient-il d’être accordé à une start-up américaine quasiment inconnue du secteur des aimants de terres rares, alors même qu’elle vient à peine d’être soutenue par le fonds d’investissement de Donald Trump Jr. ?
Depuis quelques semaines, Vulcan Elements, adossée à 1789 Capital, attise la curiosité et peut-être même la méfiance. Comment une entreprise, entrée récemment sur le radar des investisseurs, parvient-elle à décrocher une part majeure d’un partenariat fédéral avoisinant 1,4 milliard de dollars pour sécuriser la chaîne d’approvisionnement américaine en aimants de haute technologie ? Ce partenariat réunit également ReElement Technologies, mais Vulcan semble sortir du lot.
Le hasard fait-il bien les choses ou s’agit-il d’un alignement d’intérêts politiques et économiques ? Il faut rappeler que Trump Jr. n’est entré officiellement chez 1789 Capital qu’en 2024, et que la participation dans Vulcan Elements ne date que de trois mois, d’après les sources de Bloomberg. Fin août, Vulcan a levé 65 millions de dollars lors d’un tour de financement mené par Altimeter Capital, ce qui laisse penser à une croissance express… ou savamment orchestrée.
La montée fulgurante de Vulcan Elements pose autant de questions qu’elle ne donne de réponses sur l’écosystème tech et défense américain.
Difficile alors de ne pas s’interroger sur les véritables critères retenus par le Pentagone, qui signe là le contrat le plus important de l’histoire de son Office of Strategic Capital. Est-ce l’innovation technologique qui prime, ou d’éventuelles connexions privilégiées ? Quatre entreprises liées à 1789 Capital ont déjà bénéficié de fonds publics cette année, et le fonds soutient également des géants comme SpaceX et Anduril, tous bien implantés auprès du gouvernement américain.
Face à ces interrogations, Vulcan et l’entourage de Trump Jr. démentent toute influence de ce dernier sur la décision du Pentagone. Officiellement, le fils de l’ancien président n’aurait joué aucun rôle direct dans l’attribution des contrats à Vulcan ou aux autres sociétés du portefeuille du fonds 1789. Mais les déclarations suffisent-elles à dissiper les soupçons dans un contexte où politique, innovation et argent public s’entremêlent toujours plus ?
Alors que la guerre des matières premières et la souveraineté technologique s’intensifient entre les blocs économiques, la transparence autour de ces méga-contrats devient cruciale. L’État mise-t-il sur les champions de demain, ou bien finance-t-il des paris risqués alimentés par des liens personnels ?
À l’heure où les chaînes d’approvisionnement sont devenues un enjeu de sécurité nationale, jusqu’où ira la convergence du privé et du public pour garantir la compétitivité américaine ? Et à qui profite réellement cette nouvelle ruée vers l’or des terres rares ?
Source : Techcrunch




