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L’acquisition de Semrush par Adobe va-t-elle révolutionner le référencement à l’ère de l’IA ?

Pourquoi Adobe, entreprise connue pour ses logiciels créatifs, décide-t-elle aujourd’hui de miser près de 2 milliards de dollars sur une société spécialisée dans le SEO, Semrush ? Est-ce seulement une course à la diversification ou bien un pari sur la transformation radicale du marketing numérique liée à l’intelligence artificielle ?

L’annonce a surpris plus d’un acteur du secteur. En proposant 12 dollars par action – près du double de la valeur de clôture de Semrush la veille – Adobe n’a pas hésité à valoriser fortement cette entreprise. Mais quels enjeux justifient une telle offre pour une société qui valait à peine 1 milliard de dollars en bourse vingt-quatre heures plus tôt ? Adobe vise-t-elle simplement à étoffer sa gamme marketing ou anticipe-t-elle une révolution dans les usages de la recherche sur internet ?

En effet, l’acquisition de Semrush va bien au-delà d’un simple achat technologique. Adobe semble anticiper une mutation profonde : la montée en puissance des moteurs dopés à l’IA qui redéfinissent l’accès à l’information. Faut-il s’attendre à voir le référencement traditionnel passer au second plan, au profit de techniques taillées pour rendre les contenus visibles auprès des assistants IA, des agents conversationnels et des navigateurs augmentés ? L’explosion du trafic web générée par ces outils, qui selon Adobe Analytics aurait grimpé de 1 200 % sur un an pour les sites retail, donne à réfléchir.

Les marques qui n’interrogent pas dès aujourd’hui leur stratégie de visibilité face à l’IA risquent de devenir invisibles demain.

Cette mutation porte déjà un nom : le “generative engine optimization” (GEO), domaine où Semrush prétend exceller avec des outils capables d’optimiser la présence des sites tant pour les moteurs classiques que pour les IA comme ChatGPT ou Perplexity. Adobe mise donc sur un nouveau canal de croissance, admettant explicitement que la visibilité de demain ne dépendra plus seulement des algorithmes de Google, mais bien d’un écosystème génératif entièrement nouveau.

Pour Anil Chakravarthy, président du pôle Digital Experience chez Adobe, il s’agit d’offrir aux marques une longueur d’avance sur la concurrence, mais doit-on craindre que seules les entreprises ayant les moyens d’investir massivement en GEO resteront visibles dans cette nouvelle ère ? Quels seront les impacts sur la diversité des contenus mis en avant par les IA ?

Enfin, certains experts s’interrogent sur la rapidité du bouleversement annoncé : Les analystes et éditeurs traditionnels d’outils SEO sont-ils prêts à pivoter aussi vite vers ce modèle ? Les entreprises sont-elles conscientes du basculement en cours ou risquent-elles d’être dépassées par cette révolution silencieuse menée tambour battant par des géants comme Adobe ?

Alors que l’IA rebat les cartes de la recherche et du marketing digital, cette acquisition marque-t-elle le début d’une nouvelle bataille pour la visibilité sur le web — ou sommes-nous déjà spectateurs d’une transformation que peu ont vue venir ?

Source : Techcrunch

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