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Credits image : Christina Deravedisian / Unsplash

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Doctor Who peut-il encore réinventer la science-fiction télévisuelle ?

Doctor Who peut-il encore surprendre, innover, voire captiver son public après plus de 60 ans d’existence ? Alors que les grandes franchises de science-fiction semblent sombrer dans le doute (Star Trek s’y perd dans une crise existentielle, tandis que Star Wars esquive les polémiques en recyclant à outrance), la série britannique ose-t-elle une direction différente dans son dernier épisode, « Lux » ?

Dans cet épisode, tout commence dans un cinéma de Miami en 1952, déserté mais pas ordinaire : lorsque la projection bascule d’un documentaire sur l’atome à un vieux cartoon à la Merrie Melodies, un rayon de lune donne vie au personnage animé, Mr. Ring-A-Ding. Pourquoi ce mélange d’innocence enfantine et d’angoisse atomique ? Le public des années 50, confronté à la fois au rêve hollywoodien et à la terreur nucléaire, aurait-il pu anticiper que son divertissement se transformerait en cauchemar ?

Pendant ce temps, le Docteur et Belinda, empêtrés dans les aléas du TARDIS, débarquent en pleine nuit – ou petit matin ? – devant ce cinéma marqué par la disparition mystérieuse de quinze spectateurs. Belinda, outsider impatiente, souhaite découvrir une époque qu’elle croit fascinante. Mais la réalité de la ségrégation raciale, omniprésente – même dans ce décor cinématographique –, vient percuter les illusions de modernité et de progrès. Faut-il voir un simple clin d’œil historique ou une volonté de questionner la nostalgie de ces années soi-disant « dorées » ?

Au lieu de se reposer sur ses lauriers, Doctor Who choisit d’explorer des thèmes anciens à travers un prisme résolument contemporain, remettant en question les frontières entre fiction et réalité.

Cet épisode multiplie les pistes : la captivité par la nostalgie (Mr. Ring-A-Ding, gardien et prisonnier), la tentation du passé (ramener son épouse décédée à travers la magie d’un film), l’angoisse de l’anéantissement nucléaire, et, plus déroutant encore, la rencontre métafictionnelle avec… des fans de Doctor Who, bien conscients de leur statut fictif. Le show brise-t-il le quatrième mur pour flatter son fandom, ou critique-t-il une communauté parfois jugée auto-centrée et « insupportablement agaçante » ?

On découvre ensuite la véritable identité du cartoon : Lux Imperator, dieu antique désireux d’engloutir toute lumière, y compris celle de l’atome, dans une allégorie vertigineuse du pouvoir destructeur de l’imaginaire conjugué à la technologie. S’agit-il d’une attaque contre la fascination contemporaine pour la culture pop et l’apocalypse, ou Doctor Who rappelle-t-il au contraire que l’imagination collective reste un outil de résistance face à la fatalité ?

Visuellement, la fusion entre animation à l’ancienne et effets spéciaux modernes interpelle. On flirte avec le grotesque lorsque le Docteur et Belinda sont piégés dans un univers de dessin animé, contraints d’affronter leurs peurs pour retrouver chair et profondeur. Ce procédé, déjà utilisé auparavant dans la série pour sonder les craintes et failles du héros, parvient-il encore à surprendre dans ce contexte hyper-référencé ?

Enfin, si l’épisode « Lux » brasse des thématiques lourdes – le racisme, le deuil, la place des fans, l’éthique du voyage temporel –, il le fait avec une densité telle qu’on peine à discerner un réel message au-delà du tour de force scénaristique. Est-ce un choix délibéré du showrunner pour laisser place à l’interprétation, ou une fuite en avant pour échapper à la vacuité scénaristique ?

Doctor Who réussit-il, avec cet épisode, à éviter la routine tout en restant fidèle à son désir d’innovation sociale et narrative, ou risque-t-il de se perdre lui aussi dans les méandres de ses ambitions multiples ?

Source : Engadget

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