Le géant Samsung a-t-il cédé face à la pression judiciaire d’Epic Games, ou s’agit-il d’une simple stratégie commerciale camouflée en résolution à l’amiable ? Depuis des années, la bataille de l’accès aux magasins d’applications fait rage sur nos smartphones. Que révèle aujourd’hui la décision soudaine de l’éditeur de Fortnite d’abandonner son procès retentissant contre le fabricant coréen ?
L’affaire avait débuté sur fond d’accusations lourdes : Epic Games reprochait à Samsung de s’allier à Google pour entraver la concurrence et rendre quasi impossibles l’installation d’app stores alternatifs sur les téléphones Galaxy. Le système « Auto Blocker », présenté par Samsung comme un outil de sécurité, aurait-il été exploité pour verrouiller le marché en faveur des deux géants et fermer la porte à tout nouvel entrant ?
Tim Sweeney, PDG d’Epic Games, a annoncé sur X la fin du litige après « des discussions entre les parties », tout en remerciant Samsung pour avoir accepté de répondre aux préoccupations d’Epic. Cependant, aucun détail n’a filtré sur la teneur de cet accord. Faut-il y voir une véritable avancée pour l’écosystème mobile, ou juste un compromis entre puissants acteurs ? Le mystère subsiste, d’autant que Samsung et Google, sollicités, ont choisi de garder le silence.
Le bras de fer entre innovation et contrôle sur les applications n’a jamais été aussi intense.
Ce retrait intervient alors qu’Epic Games vient tout juste de lancer son propre magasin d’applications mobiles, offensant frontalement le duopole de Google et Samsung. Ce hasard de calendrier n’interroge-t-il pas sur l’équilibre des forces réelles derrière cette bataille judiciaire ? Epic avait déjà remporté une victoire antitrust contre Google en 2023, obligeant ce dernier à ouvrir davantage sa boutique à la concurrence – du moins en théorie, l’appel étant encore pendant.
Au cœur de ce duel : la question centrale de la concurrence dans les écosystèmes mobiles. Est-il possible pour de véritables alternatives d’émerger sur Android, face à deux géants qui dictent encore largement les règles ? Derrière les déclarations officielles et les annonces d’apaisement, les développeurs indépendants et les consommateurs en sortiront-ils véritablement gagnants ?
Enfin, ce règlement « à l’amiable » cache une autre interrogation majeure : Epic entend-il continuer son offensive sur le terrain judiciaire, ou se dirige-t-on vers une normalisation des pratiques commerciales au bénéfice des seuls grands groupes ?
L’avenir qui se dessine sur nos smartphones sera-t-il celui de la diversité et de l’ouverture, ou bien celui de nouveaux bastions protégés ?
Source : Techcrunch
