Prime Day est-il encore ce moment incontournable pour les passionnés de jeux vidéo, ou vient-il simplement gonfler votre backlog numérique ? Chaque année, Amazon et ses partenaires multiplient les réductions sur des titres phares et des collections prisées. Mais est-ce juste un événement commercial, ou une opportunité réelle pour les joueurs de renouveler leur ludothèque sans exploser leur budget ?
Les rabais touchent-ils réellement vos jeux préférés ou des titres mis de côté par les critiques ? Cette édition, on remarque par exemple la remise sur le remake HD-2D de Dragon Quest III (PS5/Switch), proposé à 35 dollars au lieu de 60 – un ravalement de façade apprécié mais est-ce l’essentiel du moment, alors que la grosse nouveauté Switch 2 n’est qu’au coin de la rue ? Faut-il vraiment investir dans un classique revisité ou patienter pour surfer sur la vague next-gen ?
Regardons plus loin : une édition limitée de Star Wars Outlaws tombe à 29 dollars – moitié prix pour un jeu qui peinait à convaincre à sa sortie. Le marketing suffira-t-il à le rendre tout à coup indispensable ? Entre les bonus exclusifs (pack Kessel Run, Rogue Infiltrator…) et la promesse de jouer les contrebandiers interstellaires, on s’interroge sur la véritable valeur ajoutée au-delà du sticker promotionnel, d’autant plus que le jeu trainait une certaine tiédeur critique lors des premières prises en mains.
Est-ce vraiment le prix qui rend ces jeux incontournables, ou est-ce juste l’effet vitrine des promotions massives ?
La saga Assassin’s Creed, régulièrement soldée lors de tels événements, propose cette année son opus Shadows (édition limitée PS5/Xbox) à 48 dollars. L’argument Japon féodal a-t-il encore le pouvoir de nous émerveiller lorsque Ubisoft ressort chaque année son best-seller sous une nouvelle enveloppe ? Prime Day n’aide-t-il pas à banaliser ces « nouveautés » à peine sorties, au risque de déforcer le prestige de la licence ?
Le cas d’Elden Ring: Shadow of The Erdtree Edition soulève une autre question : une édition combinée base + DLC à 60 dollars (plutôt qu’environ 90 séparément) peut-elle suffire à attirer les aventuriers du jeu de l’année 2022 vers l’extension la plus attendue ? Ou est-ce un ultime argument pour grappiller quelques retardataires dans un monde vidéoludique en perpétuelle course à l’avant-garde ?
Enfin, difficile d’éviter la question de la nostalgie monnayée : la collection Final Fantasy I-VI Anniversary Edition à 45 dollars cible-t-elle la fibre nostalgique des joueurs ou leur portefeuille ? À ce prix, et au vu de l’habitude de Square Enix à recycler ses œuvres phares, la promo cache-t-elle une aubaine ou une incitation à succomber à son passé de gamer ?
Prime Day façonne-t-il réellement notre manière de jouer et de consommer ou n’est-il, au fond, qu’un miroir déformant des tendances et un accélérateur d’achats impulsifs ? Faut-il privilégier l’achat malin ou continuer à rêver du titre rare, loin des injonctions commerciales ?
Source : Engadget




