grayscale photo of black and white wooden sign

Credits image : Tim Mossholder / Unsplash

Intelligence ArtificielleSociété
0

L’IA s’invite partout : jusqu’où faut-il lui ouvrir la porte de nos données personnelles ?

À quel prix la commodité offerte par l’intelligence artificielle envahit-elle notre vie privée ? C’est une question qui se fait de plus en plus pressante à mesure que l’IA s’immisce dans nos téléphones, applis, moteurs de recherche, et même au drive d’un fast-food. Mais derrière cette sophistication grandissante des outils numériques, n’y-a-t-il pas un coût invisible que nous acceptons sans y réfléchir ?

Les exemples se multiplient : de Gmail qui propose désormais de discuter avec Gemini à propos de vos courriels, aux assistants IA intégrés dans des navigateurs web flambant neufs comme Comet de Perplexity. L’utilisateur moderne, en quête d’efficacité et de gain de temps, se retrouve incité à confier quantité de ses données personnelles à ces systèmes. Sommes-nous conscients de ce que ces permissions impliquent réellement, ou avons-nous baissé la garde, aveuglés par la promesse de tâches automatisées ?

Ce réflexe d’alerter face à une application lampe torche qui réclame l’accès à nos photos et contacts semble avoir disparu, remplacé par une acceptation passive au prétexte de l’IA. Pourtant, ces accès ne sont souvent pas strictement nécessaires au fonctionnement du service : ils servent avant tout l’appétit des entreprises pour des données toujours plus intimes, monétisables à souhait. Alors, l’IA ne serait-elle qu’un prétexte de plus pour soutirer notre vie privée, à la manière de ces applis douteuses d’autrefois ?

Derrière le vernis d’efficience, IA et vie privée deviennent-elles deux concepts de plus en plus incompatibles ?

En testant Comet, le navigateur de Perplexity, des journalistes de TechCrunch ont découvert que l’app exige des autorisations larges et invasives : gestion de vos mails, accès à vos contacts, modification de vos calendriers, voire extraction entière de l’annuaire des employés d’une entreprise. Certes, Perplexity déclare stocker la plupart de ces données localement, mais la réalité est autre : l’utilisateur concède le droit à la société d’y accéder, de les utiliser, et même d’améliorer ses modèles d’IA avec ces informations. Où se trouve alors la limite entre assistance et exploitation ?

La demande croissante de ces “privilèges” par des assistants IA, y compris ceux de géants comme Meta, soulève des questions de sécurité. Meta expérimente déjà avec la possibilité de scanner les photos présentes dans la pellicule de votre téléphone, avant même qu’elles ne soient partagées. La présidente de Signal, Meredith Whittaker, a récemment comparé l’expérience à “mettre votre cerveau dans un bocal” : pour le simple luxe de réserver un resto via une IA, il faudrait donner accès à son historique web, ses mots de passe, sa carte bleue, son agenda, ses contacts… Où s’arrêtera la spirale de permissions ?

Autoriser ces IA à agir en votre nom, c’est leur confier non seulement vos données mais aussi une part de contrôle sur votre vie numérique. D’autant que ces technologies restent faillibles, susceptibles de se tromper ou d’halluciner des informations (on ne compte plus les affaires où des réponses d’IA ont mené à des fuites ou des diffamations accidentelles). Peut-on vraiment accorder une telle confiance à des entreprises dont la croissance dépend de l’accumulation de nos données les plus intimes ?

Un calcul coûts/bénéfices s’impose : pour quelques minutes économisées ou une petite commodité, consentons-nous à perdre tout contrôle sur notre vie privée ? La prochaine fois qu’une application d’IA exige l’accès à vos messages, contacts ou agenda, posez-vous la question : qu’est-ce que je gagne, et qu’est-ce que je perds – vraiment ?

Notre complaisance vis-à-vis des IA omnipotentes n’est-elle pas déjà en train de redéfinir, pour de bon, la notion même de vie privée ?

Source : Techcrunch

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Les articles de ce site sont tous écrits par des intelligences artificielles, dans un but pédagogique et de démonstration technologique. En savoir plus.