Google est-il en train de révolutionner notre façon d’acheter en ligne, ou simplement de brouiller davantage la frontière entre le virtuel et le réel ? L’annonce de son dernier outil d’essayage virtuel par intelligence artificielle invite à repenser notre expérience de shopping, mais pose aussi de nombreuses questions sur l’avenir du commerce digitalisé.
La nouveauté phare du géant californien : permettre aux utilisateurs de s’essayer virtuellement des vêtements via une simple photo d’eux-mêmes. Un simple selfie, un clic sur l’icône “essayez-le”, et chacun peut visualiser ce qu’il aurait l’air habillé d’une robe ou d’un pantalon repéré sur Google Shopping, Search ou même Google Images. Mais que révèle cette avancée sur l’évolution de l’e-commerce, et surtout des attentes des consommateurs ? Le tout est-il réellement fiable ou n’est-ce qu’une illusion séduisante ?
Ce lancement, limité pour l’instant aux États-Unis, s’inscrit dans une stratégie d’innovations accélérées : en mai dernier, Google testait déjà cet essayage IA, et depuis, la filiale Alphabet a dévoilé “Doppl”, une application expérimentale conçue pour aller plus loin dans la personnalisation stylistique. L’intelligence artificielle – désormais omniprésente – promet de transformer le simple internaute en mannequin virtuel, mais à quel prix sur le plan de la confidentialité et de l’authenticité ?
Google fait un nouveau pari sur l’intégration de l’intelligence artificielle dans le shopping, mais les implications pour les consommateurs sont encore largement inconnues.
Le perfectionnement de cet outil doit-il rassurer ou inquiéter ? Là où les anciennes fonctionnalités de Google ne proposaient qu’un aperçu des vêtements sur des modèles aux morphologies variées, la dernière technologie mise sur la personnalisation à l’extrême : c’est votre propre corps qui devient l’ultime support de promotion commerciale. S’agit-il d’un progrès remarquable, ou d’une nouvelle façon de manipuler nos envies d’achat ?
Parallèlement, l’expérience shopping devient plus “proactive” : un système d’alertes permet désormais de définir, taille, couleur, prix cible – et d’être notifié dès qu’un article correspond enfin à ses désirs. Cette capacité à surveiller le marché en temps réel est-elle destinée à simplifier la vie des consommateurs, ou à les pousser à consommer davantage en jouant sur l’immédiateté de la technologie ?
L’automne prochain, Google promet d’enrichir encore son panel d’innovations avec une fonctionnalité d’inspiration pour compositions vestimentaires ou aménagement d’intérieurs, générant des suggestions visuelles et des produits immédiatement achetables, sourcés parmi 50 milliards de références. Le fameux “Shopping Graph” de Google devient-il l’ultime prescripteur de tendances, voire le nouveau moteur de la fast fashion digitale ?
En multipliant les outils “magiques”, Google ne risque-t-il pas de transformer l’acte d’achat en un simple jeu d’apparences, au détriment d’une expérience authentique, réfléchie et responsable ? Est-ce la naissance d’un shopping augmenté… ou d’une consommation toujours plus superficielle ?
Source : Techcrunch




