« Rien n’est impossible, sauf peut-être de ne pas se faire remarquer avec un Nothing Phone 3 en main. » Voilà une citation qui aurait très bien pu sortir directement du département marketing de Nothing, l’entreprise la plus branchée du moment, qui n’a pas fini de faire clignoter l’actualité tech. Car oui, la firme qui fait rimer transparence et extravagance vient de sortir son plus « vrai » flagship à ce jour : le Nothing Phone 3. Et attention, il veut briller, littéralement et figurativement, avec son écran XXL, ses quadruples caméras de 50 mégapixels et surtout, la fameuse Glyph Matrix, une matrice LED à faire pâlir les guirlandes de Noël.
D’un point de vue design, on sent que Nothing s’est inspiré autant du rétro gaming que des vitrines de magasin high-tech. Résultat : un téléphone qui ne laisse personne indifférent. Son dos transparent dévoile une mécanique bien rangée (ou au moins une mise en scène de composants), et la fameuse Glyph Matrix—cette année en mode dot-matrix circulaire—permet d’afficher heure, notifications ou animations pixelisées selon qui vous appelle. Oui, fini le stroboscope façon boîte de nuit, place à une boucle lumineuse presque utile. Mais attention à ne pas oublier vos lunettes : un selfie prise avec la Matrix et on se croit dans un jeu Game Boy.
Forcément, à 799 $, le Nothing Phone 3 ne se frotte plus aux milieux de gamme, mais bien aux cadors comme l’iPhone 16 ou le Galaxy S25. Oui, il a du répondant : écran de 6,67 pouces qui explose les compteurs de luminosité à 4 500 nits, charge rapide à 65W, grosse batterie de 5 150 mAh pour tenir un marathon de vidéos sur YouTube pendant 23 heures… Mais si la forme est indiscutablement au rendez-vous, sur le fond, quelques couacs viennent assombrir la matrice.
Esthétiquement flamboyant, le Nothing Phone 3 n’est pas toujours aussi « flagship » qu’il le prétend… surtout côté photos.
D’abord, la partie photo fait un peu des siennes. Trois modules de 50 MP, c’est impressionnant sur le papier, mais dans la pratique, l’ensemble manque d’unité. Un cliché à Amsterdam sera d’une netteté bluffante, la photo suivante façonne une ville grise alors qu’elle était vibrante sous vos yeux. À trop vouloir zoomer (mention spéciale au très bon téléobjectif x3), le Phone 3 oublie parfois de garder la couleur. Et que dire du processeur, un Snapdragon 8s Gen 4 qu’on croise aussi dans des smartphones moitié moins chers. Ça tourne bien, mais réclamer 799 $ pour ça… on voudrait un moteur qui claque un peu plus fort.
Heureusement, Nothing ne s’est pas seulement contenté d’un joli emballage : côté interface, l’OS maison, tout en sobriété monochrome et polices rétro, a du caractère. Et grâce à quelques gadgets ludiques (Magic 8 Ball pixelisée directement dans la Glyph Matrix ou notifications à motifs dédiés), le téléphone garde ce sens de la fantaisie propre à la marque. On note aussi la volonté d’impliquer la communauté dans la création de nouveaux widgets. Espérons juste que la fonctionnalité deviendra plus… fonctionnelle que décorative !
Du côté de l’autonomie, rien à redire : la nouvelle batterie silicium-carbone tient plus longtemps selon Nothing (10 % de densité énergétique en plus), même si notre journaliste n’a pas trouvé la chaleur particulièrement mieux maîtrisée que sur d’autres modèles. Côté recharge, c’est du rapide, tant en filaire (0 à 100 % en moins d’une heure) qu’en sans-fil ou même pour dépanner vos écouteurs. Pourtant, l’absence du support Qi2 pour la recharge paraît une drôle d’omission pour un supposé « vrai flagship ».
En conclusion : le Nothing Phone 3 est une petite merveille d’originalité et d’esthétique, un OVNI au pays très sage des flagships. Il attire les regards, amuse les geeks, propose quelques innovations réelles côté affichage et ergonomie… mais il lui manque encore ce petit supplément d’âme « premium » pour justifier pleinement son prix. Camera à l’humeur changeante, processeur de milieu de gamme : tout n’est pas encore aussi brillant que ses LED. Mais rassurez-vous, chez Nothing, rien n’est vraiment perdu : à défaut d’être parfait, ce Phone 3 prouve qu’oser peut illuminer le marché… et qu’au royaume de l’innovation, ce n’est pas toujours celui qui a le plus de pixels qui flash le plus !
Allez, je vous laisse là-dessus : chez Nothing, ce n’est pas parce qu’on montre tout… qu’on a tout compris !
Source : Engadget




