Bienvenue dans notre ère où la légitimité ne se gagne plus au tribunal, mais dans la capacité à relooker le statu quo technologique, une IA flashy sous une main, un tracker sous l’autre, et l’œil constamment vissé sur le prochain Big Daddy vidéoludique ou sur la lune caméléon du soir. L’innovation veut toujours percer – que ce soit Rivian avec ses voitures électriques face aux vieux barons de l’Ohio (La bataille Rivian en Ohio), ou Apple, qui n’a jamais perdu une chance de transformer un retard logiciel en nouvelle doctrine (La Pomme a la Réponse sur le Bout du Core !). Mais derrière chaque « innovation », que cache cette frénésie ? Un véritable progrès ou une subtilité de contrôle sous des dehors de transparence ?
Regardez donc la course aux IA grand public, portée par ChatGPT, devenu la starlette d’OpenAI, qui personnifie mieux que n’importe quel CEO la soif actuelle de générativité. Pendant qu’on lui offre les projecteurs et que des millions d’utilisateurs se pressent à son balcon, une poignée d’irréductibles, comme Apple, répliquent à coups de « answer engine » maison ultra-secretos parce que, voyons, qui donc veut vraiment poser ses questions existentielles à Google ou Microsoft ? L’hyperpersonnalisation et la promesse de confidentialité se posent comme nouveaux barèmes d’un progrès qui, sous couvert de simplifier l’accès à la connaissance, externalise la gouvernance du savoir vers quelques monstres gentiment verrouillés.
Et quand l’intelligence devient le nouvel eldorado – que ce soit pour doubler ses concurrents sur les routes européennes (les robotaxis chinois investissent l’Europe via Lyft), faire s’envoler la rémunération d’un certain Musk chez Tesla (bonus d’Elon Musk), ou propulser les trackers Bluetooth au rang d’accessoire ultime de la paranoïa connectée (Bluetooth : Qui perd gagne !) – la technologie tisse une toile où liberté, surveillance et dépendance s’entremêlent jusqu’à l’absurde. Quand ce ne sont pas nos clefs qu’on ne retrouve plus, ce sont nos identités, parfois usurpées par des travailleurs IT nord-coréens (Travailleurs IT nord-coréens infiltrés), profitant de la face B de la mondialisation algorithmique.
La vraie disruption n’est pas dans l’audace technologique, mais dans la manière qu’ont les puissants de toujours vouloir en garder le contrôle, en gommant la frontière entre innovation et verrouillage.
Ce qu’Apple orchestre dans le feutré, ce que Tesla sanctuarise via le culte de son messie, ce que Rivian conteste devant les tribunaux et ce que les plateformes de jeux vidéos tentent d’édicter en douce sur les contenus adultes (Jeux vidéo adultes : qui tire vraiment les ficelles ?), c’est la même musique : fixer, déplacer, puis rafistoler la fameuse « ligne rouge » du digital acceptable ou rentable. On nous vend la fluidité, la sécurité, l’instantané ; en coulisses, on achète des armées de recruteurs automatisés (SAP passe un SmartCap) ou des systèmes d’exploitation robotisés dont la promesse est qu’ils sauront mieux, sauront tout, feront tout pour nous (Robots collaborateurs)… Mais à force de tagguer, scorer, centraliser et rationaliser, ne finit-on pas par dissoudre la moindre part d’imprévu – ce fameux « game over » qui fait la beauté d’un vrai BioShock ? (BioChoc des Retards)
Alors pendant que la lune, elle, continue son cycle, indifférente au tracking, à l’IA et aux ambitions de nos géants numériques (La Lune en mode plein phare), il serait peut-être temps pour Homo Digitalis de prendre de la hauteur. Non pour ralentir la marche, mais pour se rappeler que l’essentiel tient parfois dans l’absence de contrôle : la faille, le hasard qui ouvre la voie. Peut-être qu’un monde moins « smart », moins « taggé », moins « answerisé », serait tout simplement… plus vivant ?




