Qui protège vraiment nos conversations privées et, surtout, comment WhatsApp – l’une des messageries les plus utilisées au monde – compte-t-elle lutter efficacement contre le fléau des arnaques en ligne qui s’y propagent ?
Ces derniers jours, WhatsApp a annoncé l’arrivée de nouvelles fonctionnalités dédiées à la lutte contre les escroqueries sur sa plateforme. Mais devons-nous nous réjouir trop vite, ou s’agit-il d’une réponse partielle à une menace plus vaste et sophistiquée ? L’entreprise affirme avoir supprimé plus de 6,8 millions de comptes liés à des centres de fraude criminels, mais quel visage prend vraiment cette guerre, et nos données sont-elles aussi sécurisées qu’on voudrait le croire ?
Du côté des groupes, une nouvelle alerte de sécurité fait son apparition : dès qu’un inconnu vous ajoute à un chat collectif, WhatsApp présente une synthèse et des conseils pour déceler une potentielle tentative de fraude. Suffisant pour éviter que des utilisateurs naïfs se fassent piéger ? Cette mesure, censée informer sur l’identité des personnes présentes dans le groupe et leur lien avec votre répertoire, pose la question de la responsabilité individuelle versus la technologie.
Pour chaque astuce de sécurité, les fraudeurs semblent inventer une nouvelle méthode pour manipuler les utilisateurs.
En cas de doute, la messagerie propose de couper les notifications pour ces groupes suspects jusqu’à ce que l’utilisateur décide, en connaissance de cause, de rester ou non. Mais est-ce suffisant pour arrêter les campagnes d’arnaques bien ficelées, jouant sur la rapidité et la confusion ? Dans les discussions individuelles, WhatsApp va encore plus loin en testant plusieurs dispositifs d’alerte. La messagerie souhaite mettre en garde lorsqu’une conversation s’ouvre avec un contact inconnu et fournir plus de contexte sur l’origine de ce dernier. Mais ces alertes peuvent-elles combler nos habitudes souvent impulsives sur les réseaux ?
L’entreprise souligne également avoir collaboré avec OpenAI pour démanteler un centre de scams basé au Cambodge, où des escrocs misaient sur l’IA générative de ChatGPT pour envoyer les premiers messages frauduleux. Une nouvelle étape, peut-être, dans une guerre technologique : cette escroquerie allait jusqu’à déplacer la conversation sur Telegram et promettait de faux gains via le like de vidéos TikTok, incitant finalement les victimes à investir dans des cryptomonnaies douteuses.
Face à l’utilisation de plus en plus pointue de l’intelligence artificielle par les arnaqueurs, les conseils de prudence prodigués par WhatsApp – toujours prendre du recul avant de réagir, vérifier l’identité de son interlocuteur par un autre biais, et refuser toute précipitation – résonnent comme un appel à la vigilance. Mais peut-on vraiment compter sur chacun pour garder la tête froide face à des manipulations toujours plus sophistiquées ?
Alors que la frontière entre vigilance personnelle et bouclier technologique s’estompe, la vraie question demeure : qui réussira, demain, à garder une longueur d’avance dans cette course permanente entre la sécurité numérique et l’ingéniosité des arnaqueurs ?
Source : Techcrunch



