Pourquoi s’embêter à inventer quand la tech adore le syndrome du copier-coller ?

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Pourquoi s’embêter à inventer quand la tech adore le syndrome du copier-coller ?

Dans le grand théâtre de la tech, chacun joue sa partition à coups de fonctionnalités recyclées, procès d’intention et promesses d’IA transformative. Aujourd’hui, une vérité saute aux yeux : si l’on voudrait croire à l’avènement d’une innovation pure, on observe surtout une course permanente à l’appropriation, au lifting stratégique et à la fausse modestie numérique. D’Instagram, passé maître dans l’art du copier-coller expérimenté, à Airbnb, chantre d’une IA qui ne veut surtout pas remplacer Google mais rêve secrètement de le faire, tout semble se ramasser dans le grand bac de recyclage du web moderne.

L’innovation, dans une Silicon Valley qui surfe sur la nostalgie et l’automatisation, se consomme désormais à la minute et en boucle. Qu’il s’agisse des Reposts façon TikTok ou bien de ces joyeusetés IA au service du tourisme digital, comme les chatbots d’Airbnb, la nouveauté n’est plus ce qu’elle était. Pire encore, les start-up d’IA telles qu’OpenArt industrialisent la créativité à coups d’algorithmes qui transforment les droits d’auteur en roast beef saignant : à qui appartient encore la paternité d’une œuvre née d’un prompt, quand même Pikachu se retrouve par surprise dans vos vidéos TikTok ?

Le malaise qui plane n’est pas seulement une histoire de “privacy” ou de “copyright”, mais celui d’une technologie toujours plus encline à tourner sur elle-même. Instagram veut rassurer avec la géolocalisation limitée ? En réalité, on s’acclimate à des usages toujours plus datavores, quitte à masquer ses traces dans une “Tab Friends” où la transparence est (enfin) optionnelle. Airbnb, lui, ironise sur les limites actuelles de l’IA dans sa relation client, tout en murmurant que le vrai différenciateur, c’est l’interface et la personnalisation. Pendant ce temps, OpenArt, telle une confiserie numérique, offre des vidéos maisons générées en trois clics, quitte à jongler avec le droit à l’image et à la cohérence narrative. L’innovation fait certes tourner la tête, mais est-ce vraiment une odyssée créative, ou la dernière fuite en avant d’esprits débordés ?

Dans le monde de la tech, l’illusion de la nouveauté finit souvent par n’être qu’une boucle bien huilée d’idées pré-machées, là où l’audace véritable se dissout dans le conformisme algorithmique.

Et quelle place reste-t-il aux initiatives engagées – ou supposées telles – dans ce décor pixelisé ? Intel, lui, voit surgir les ombres chinoises du soupçon politique, Trump s’improvisant justicier du patriotisme électronique contre un CEO accusé sans preuve d’être trop cosmopolite pour fabriquer des puces américaines. Pendant qu’on débat du passé d’un dirigeant sur des réseaux sociaux en quête de sensations, le vrai spectacle technologique se joue ailleurs : dans l’incapacité chronique d’imaginer sans plagier, d’innover sans tourner à vide, ou de fédérer sans draguer l’IA à tous les étages.

La boucle est donc bouclée : la tech s’érige en laboratoire de l’humanité dupliquée, où chaque nouveauté court-circuite la précédente au gré de l’humeur des investisseurs et de la tolérance juridique. L’originalité devient suspecte, la prudence se grime en progressisme, la viralité en stratégie. Peut-être n’assistons-nous que, chaque jour, à une tragique farce où l’on s’agite dans le bocal du déjà-vu, sous l’œil ravi d’un algorithme devenu chef d’orchestre du progrès… ou de son naufrage annoncé.

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