La sécurité de vos données personnelles est-elle vraiment entre vos mains sur Instagram ? Depuis l’annonce de la nouvelle fonctionnalité « Instagram Map », comparable au Snap Map de Snapchat, beaucoup d’utilisateurs s’interrogent : est-ce que leur position géographique est exposée sans leur consentement ? Pourquoi tant d’internautes se ruent-ils soudainement sur leurs réglages de confidentialité, redoutant une fuite de leur vie privée ?
Le lancement de la carte interactive a semé la confusion. Plusieurs posts sur les réseaux sociaux accusent Instagram d’activer le partage de localisation par défaut. À tort, assure Adam Mosseri, le responsable de la plateforme. Selon lui, il suffit de voir son propre profil sur la carte pour croire que tous les contacts peuvent aussi accéder à cette information. Mais à qui la faute : à un manque de pédagogie d’Instagram ou à la méfiance croissante des usagers vis-à-vis de Meta ? Que sait-on vraiment de la façon dont nos données sont traitées sur cette nouvelle carte ?
Adam Mosseri se veut rassurant : « Nous vérifions tout, mais il semble surtout que les gens sont confus. Personne ne partage sa position sans double consentement », martèle-t-il sur Threads. Pourtant, quand on ouvre la fameuse Map, elle affiche déjà des informations de localisation issues de Stories ou de Reels tagués par d’autres utilisateurs. Savoir que ces pratiques existaient déjà sur l’ancienne carte d’Instagram suffit-il à calmer les craintes ? Ou le simple fait que ce soit désormais plus accessible multiplie-t-il les risques potentiels ?
La transparence sur l’usage de nos données reste fragile, même lorsque les options de confidentialité existent.
Autre interrogation : en quoi Instagram Map se différencie-t-elle vraiment de Snap Map ? Contrairement à Snapchat, la localisation ne s’actualise que lorsque l’application est ouverte, et non en continu. Mais est-ce une véritable garantie de confidentialité ou une nuance qui échappe à la majorité des utilisateurs ? Et puis, même sans activer le partage, reste-t-on vraiment invisible, ou continue-t-on de nourrir la carte simplement en publiant des stories géolocalisées ?
L’activation du partage de localisation nécessite selon Instagram un double consentement : une notification explique que personne ne peut voir votre position sans votre accord, et il est possible de restreindre l’accès à ses amis proches, certaines personnes spécifiques, ou tout simplement à personne. Mais combien ont réellement pris le temps d’aller dans les paramètres chercher cette option encore enfouie dans un sous-menu ? Peut-on blâmer les utilisateurs qui, par défaut, préfèrent tout couper ?
Un paradoxe demeure : même avec sa localisation désactivée, on peut toujours voir apparaître sur la Map les positions de ceux qui ont décidé de partager leur emplacement. Et d’autre part, la présence de « Notes » éphémères sur la carte, inspirées des messages rapides disponibles dans la messagerie, crée-t-elle une nouvelle fenêtre ouverte sur l’intimité numérique, à l’insu des plus distraits ?
Instagram tente clairement d’adopter la transparence et de rendre l’expérience utilisateur plus immersive. Pourtant, la gestion réelle du partage de données sur cette nouvelle carte semble encore sujette à caution. Les promesses de contrôle individuel sont-elles à la hauteur de la complexité technologique et des attentes de confiance ?
En définitive, face à ce nouveau mode d’interaction géolocalisée, la véritable question demeure : l’utilisateur peut-il encore avoir une pleine maîtrise de sa vie privée sur les réseaux sociaux, au-delà des discours rassurants des plateformes ?
Source : Techcrunch
