Quand la Lune s’efface et que l’IA déboule : fragments d’un cycle technologique en mode “Go”

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Quand la Lune s’efface et que l’IA déboule : fragments d’un cycle technologique en mode “Go”

La Lune, celle que nous croyons connaître depuis des millénaires, s’efface en silence chaque nuit — mais qui prend encore le temps de lever les yeux en dehors du marché des applications astronomiques sur smartphones ? Cette disparition régulière, loin d’être une simple espièglerie céleste (huit phases parfaitement huilées, aucun bug cosmique à signaler), nous rappelle le paradoxe de la modernité : la technologie nous donne tout sous la main, mais elle nous vole parfois l’extraordinaire du regard nu.

En Inde, tandis que la Lune s’évapore à 16% de sa lumière, l’IA s’apprête à envahir toutes les chaumières. OpenAI, en grand coordinateur du bal algorithmique, lance ChatGPT Go : l’intelligence artificielle en mode “masala discount”, à prix de samosa pour 700 millions d’utilisateurs. Le progrès ne veut plus rimer avec exception mais avec abonnement mensuel, payable à l’aide de QR code chez le marchand de chai. Voilà comment on démocratise la science : non plus en offrant la contemplation de la Lune à tous, mais ses réponses digérées et son humour pré-mâché via chatbot — l’inspiration vient d’en bas, la présidence cosmique, elle, flanche.

Et pourtant, l’Inde n’a jamais cessé de surprendre la vieille garde technologique. Pendant que Sam Altman monnaye le consulting conversationnel par milliers, deux ingénieurs de Bengaluru misent sur le muscle électrique : Ultraviolette rêve de tuer le thermique, et de faire rugir la moto “made in India” sur les boulevards européens. Désormais, l’innovateur mystérieux, ce n’est plus l’astronaute américain brandissant le drapeau sur la Lune, mais le motard indien chevauchant 300 kilomètres sans une goutte de carburant. L’ingéniosité n’a pas de frontière, mais elle prend la forme qu’impose le marché : abonnement IA, e-moto, ou astuce astronomique à la Netflix.

La technologie contemporaine n’explique plus seulement le monde, elle choisit désormais quelles merveilles méritent d’être vécues en direct… ou livrées par API.

Ainsi, à l’heure où l’on paie un billet mensuel pour converser avec l’intelligence ou rêver à des engins électriques, qui se souvient que la Lune, elle, ne facture rien pour son spectacle ? Les nations misent sur l’innovation à coups de masse critique : la Lune s’efface, l’IA s’invite, la mobilité s’ajoute ses watts, et chacun cherche la lumière. Pourtant, c’est la rareté qui faisait jadis le génie — aujourd’hui, le génie s’abonne au marché, à l’unité, en roupies ou en mégawatts.

De cycle en cycle, de mode “Go” en mode gigafactory, le spectacle technologique continue d’osciller entre la disparition douce et la renaissance tapageuse. Peut-être qu’à force de tout vouloir éclairer, il ne restera plus qu’une seule nuit vraiment noire, et c’est alors que nous lèverons à nouveau la tête — non pour chercher l’offre, mais pour guetter le mystère.

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