« L’intelligence, c’est comme un parachute : ça marche mieux quand c’est ouvert. » Chez Duolingo, on ne saute jamais sans filet… ou, du moins, pas sans un paquet d’IA bien serré dans le sac à dos. Récemment, le CEO Luis von Ahn a provoqué un festival de débats après avoir officiellement annoncé que la plateforme passait en mode « AI-first ». (On attend de voir s’ils passent aussi en « piñata-first » pour nos progrès en espagnol.)
Malgré la bronca sur les réseaux sociaux et des articles pas toujours tendres, von Ahn tient à recadrer la discussion dans le New York Times. Selon lui, en interne, c’était la routine : un meeting du lundi matin, une décision stratégique, personne n’a failli s’étouffer avec son café. Mais dehors, dans la jungle des actionnaires et du grand public, de vilaines rumeurs ont fleuri : aurait-on sacrifié les humains sur l’autel de l’IA pour maximiser les profits ?
Eh bien non, promet le boss en chef ! Il affirme la main sur le cœur (et sans Google Translate), que personne – du moins parmi les salariés – n’a jamais goûté à la guillotine digitale. Pour les prestataires, avoue-t-il, la taille des équipes a fluctué selon les besoins. Bon, c’est vrai, ça vire parfois à la montagne russe, mais c’est la vie : un coup de besoin de polonais, un coup de suédois, et hop, l’équipe change. Ce n’est pas (toujours) la faute de ChatGPT.
On n’est pas près de voir Duo l’oiseau vert se transformer en robot sans plume, mais il faudra bien conjuguer « inquiétude » à tous les temps.
Cependant, l’indignation générale n’a pas creusé de gouffre sous les bénéfices de Duolingo. Preuve que les utilisateurs préfèrent peut-être mieux dire « Where is the library? » à un bot qu’à un prof en chair… ou qu’ils n’ont pas (encore) compris la subtilité : on peut moderniser sans licencier, en tout cas officiellement.
D’ailleurs, l’équipe Duolingo garde la foi dans le potentiel de l’IA. Tous les vendredis matin sont désormais consacrés à des séances d’expérimentation technologique. Ça s’appelle « frAIdays », un nom que même le CEO avoue ne pas savoir prononcer. Mais qui sait, peut-être qu’avec assez d’IA, ils finiront même par inventer la journée qui se prononce toute seule ?
En attendant que leur mascotte verte devienne elle-même cyborg, la leçon à retenir, c’est qu’il y a souvent plus de contexte derrière les gros titres qu’un simple excès de voyelles dans une app linguistique. Et si Duolingo fait entrer l’IA en force, rassurez-vous : la mission n’a pas changé, il s’agit toujours de vous aider à parler plus, quitte à discuter avec des algorithmes qui savent déjà comment demander une pizza en vingt langues.
La morale ? Même les oiseaux peuvent se réinventer sans perdre leurs plumes… ou leur accent.
Source : Techcrunch




