À quoi ressemblerait une intelligence artificielle qui nous répond avec plus de chaleur et de convivialité ? Cette question taraude-t-elle aussi les ingénieurs d’OpenAI ? Vendredi soir, la société spécialisée dans l’IA a surpris son public en annonçant une mise à jour de GPT-5, son modèle phare, afin de le rendre « plus chaleureux et amical ». Que se cache-t-il derrière cette décision et que vise-t-elle vraiment à corriger ?
Depuis le lancement tumultueux de GPT-5, les critiques fusent : certains nostalgiques de la version précédente, GPT-4o, font entendre leur voix. Pourquoi ce malaise ? L’accueil semble mitigé : le CEO, Sam Altman, lui-même avoue que la mise en route a été « un peu plus cahoteuse que prévu ». L’opinion penche-t-elle vers un raté ou une transition inévitable vers mieux ?
Face à ces retours, OpenAI tente une manœuvre : modifier subtilement la personnalité de GPT-5 pour en faire un assistant « plus accessible ». Mais comment passe-t-on d’un style froid et direct à un ton plus humain, sans tomber dans la flagornerie ? L’entreprise promet que ces évolutions incluent des remarques comme « Bonne question » ou « Bon début », tout en assurant que l’intelligence artificielle ne deviendra pas pour autant servile ou « complimenteuse ».
OpenAI a choisi de revisiter la personnalité de son IA pour calmer le jeu avec ses utilisateurs les plus critiques.
Mais cette stratégie suffira-t-elle à faire oublier le lancement difficile ? Lors d’un dîner avec la presse, les dirigeants d’OpenAI tentaient de promouvoir la feuille de route post-GPT-5. Pourtant, le lancement accidenté restait omniprésent dans les conversations, comme le rapporte Max Zeff. Le vice-président Nick Turley reconnaît : « GPT-5 était jusqu’ici très direct », sous-entendant qu’un ajustement devenait nécessaire.
Est-ce une simple opération cosmétique ou une préparation à des changements plus profonds ? Pourquoi une telle attention portée à la forme ? Certains pourraient y voir un moyen de rendre l’IA plus attractive — voire addictive — pour le grand public, à l’heure où la concurrence se renforce sur le marché des intelligences artificielles conversationnelles.
Plus largement, cette évolution soulève une question essentielle : jusqu’à quel point souhaitons-nous que nos assistants virtuels singent la chaleur humaine ? Et surtout, des changements minimes de personnalité sont-ils suffisants pour regagner la confiance des utilisateurs déçus ? Si l’on en croit OpenAI, la frontière entre utilité et empathie reste à dessiner. Signe des temps ou signal d’alarme ?
Reste à voir si le « toucher humain » promis par GPT-5 rendra l’expérience plus plaisante… ou si la prochaine étape sera de repenser entièrement le rapport homme-machine. Jusqu’où iront les géants de la tech pour que l’IA devienne notre interlocuteur préféré ?
Source : Techcrunch




