« La technologie, c’est comme le brocoli : on sait que c’est bon pour la société, mais il y a toujours quelqu’un pour imposer la sauce ! » Oui, c’est bien connu, le monde des réseaux sociaux adore pimenter notre quotidien avec ses lois et ses révolutions. Dernier épisode en date : Bluesky, la petite sœur rebelle de Twitter, décide de quitter la scène du Mississippi plutôt que de danser au rythme de la nouvelle loi sur la vérification d’âge.
Dans un post de blog qui sentait fort la démission polie, Bluesky explique qu’avec leur petite équipe (pas vraiment une armée façon Meta), ils n’ont tout simplement pas les moyens de s’adapter à cette loi qui exige que chaque utilisateur présente patte blanche – ou plutôt, carte d’identité. Imaginez un bal masqué où il faudrait montrer sa carte CORRECTE avant chaque danse… Eh bien, Bluesky préfère rester en dehors que de risquer 10 000 dollars d’amende par utilisateur mineur qui aurait trompé la vigilance.
La loi HB 1126 du Mississippi, fraîchement validée par la Cour Suprême américaine (qui a visiblement décidé de jouer à “Cap ou pas cap ?”), impose à tous les réseaux sociaux de vérifier l’âge de leurs membres – pas juste ceux qui veulent accéder à des contenus adultes. Pour Bluesky, c’est un peu comme si on vous demandait une pièce d’identité à chaque fois que vous voulez acheter du pain : pas très pratique, surtout quand on veut juste débattre sur le meilleur goût de pizza.
Bluesky préfère fermer le rideau que de devenir policier d’âge malgré lui.
Le hic, c’est que pour se conformer, il faudrait collecter des montagnes de données personnelles, bien au-delà de ce qu’exigent les législations britanniques par exemple. Résultat : adieu l’anonymat, bonjour le stockage massif d’infos sensibles, au grand désespoir des défenseurs de la vie privée (et des insomniaques du RGPD).
Et comme le web aime toujours ajouter une pincée de chaos, on a découvert que certains utilisateurs hors Mississippi se sont retrouvés bloqués par simple vagabondage électronique de leur connexion mobile sur les serveurs du fameux état… Oups ! L’équipe promet de vite corriger ce « coup de blues » géographique, histoire de ne pas transformer le reste du pays en zone blanche.
Petite précision : Bluesky applique cette décision radicale uniquement à son application basée sur le protocole AT, laissant la porte entrouverte à d’autres apps pour tenter leur chance au Mississippi. Après tout, dans la famille des réseaux décentralisés, on aime bien les débats, du moment qu’on n’est pas obligé de demander la permission à chaque tweet.
Au final, on se demande si le véritable problème n’est pas que ces lois, censées protéger les plus jeunes, risquent surtout d’étouffer les petits nouveaux dans l’œuf et de renforcer les gros acteurs déjà en place. Un peu comme si, pour éviter qu’un enfant ne mange trop de bonbons, on décidait de fermer toutes les boulangeries du quartier… Moralité : la prochaine fois que vous “sky” vos amis sur Bluesky, pensez à leur demander s’ils ont leur carte d’identité sur eux. Cette fois, la protection des mineurs a fini… par miner la fête.
Source : Techcrunch




