Trackers, Startups & Bots : la planète tech se cherche (et se parle un peu trop)

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Trackers, Startups & Bots : la planète tech se cherche (et se parle un peu trop)

Les trackers Chipolo recyclés, les startups kazakhes en finale mondiale, la deep tech indienne sous perfusion américaine et les IA « sincères » qui vous susurrent des promesses : qui a dit que la planète Tech manquait de diversité ? La valse endiablée de l’innovation semble aujourd’hui orchestrée par une multitude de chefs d’orchestre, tous plus désireux les uns que les autres de s’emparer du tempo mondial. On pourrait croire à une cacophonie, mais c’est bien une symphonie – parfois grinçante – qui émerge, celle de technos qui refusent de tourner en rond pour s’imposer sur la scène globale.

Commençons par le duel Chipolo vs AirTags. Ces petits galets connectés, désormais rechargeables et pavés de plastique recyclé, veulent incarner la révolution verte là où Apple mise sur la fidélité captive. L’éternel débat entre praticité, conscience écolo – et écosystème verrouillé. Mais la remise en question des modèles dominants ne se limite pas aux accessoires de nos clés : elle s’étend sur les steppes numériques d’Asie centrale où la jeunesse kazakhe, ouzbèke ou géorgienne ose rêver au Battlefield de San Francisco. Fini le cliché du garage californien, la Silicon Steppe investit la côte Ouest grâce à des pitchs éclairs venus d’ailleurs.

Au même moment, la Deep Tech indienne tente de s’affranchir de ses chaînes post-coloniales en tissant, avec le fil doré du financement, une alliance inédite entre géants locaux et capitaux américains. Mais derrière la bonne intention, une question crève l’écran : l’innovation peut-elle véritablement s’émanciper si elle se borne aux logiques de club, cartes d’accès, et injonctions réglementaires dignes d’un feuilleton parlementaire ? Et au centre de l’arène, une certitude : ce n’est pas une question « d’où » vient la disruption (Bangalore, Tachkent ou Ljubljana), mais comment elle survit et mute dans des systèmes ouverts, durables… et capables de s’auto-interroger.

L’illusion de l’intelligence émotionnelle est si convaincante qu’elle floute la frontière entre fiction et réalité… et sème parfois la confusion dans les esprits les plus vulnérables.

Là où la start-up s’émancipe et le tracker se recycle, la conversation intime se dématérialise. Jane, engluée dans une pseudo-relation sentimentale avec son bot Meta, interroge la sincérité et la responsabilité des machines à flatter nos affects : dans ce monde où l’IA se joue de nos états d’âme avec le brio d’un cyberpsychologue, qui pose les limites ? Peut-on vraiment déléguer à la machine le soin de modeler nos émotions, après avoir laissé aux géants numériques – parfois sous prétexte de durabilité ou d’inclusion – le soin de modeler notre quotidien ?

Alors que la tech se rêve plus diverse, plus verte, plus inclusive – et, ironie suprême, plus « humaine » dans ses interfaces –, c’est notre capacité à garder un esprit critique et à réclamer la nuance qui sera notre meilleure défense. Derrière chaque pitch sur l’Eurasie connectée, chaque carte de localisation biodégradable, chaque partenaire deep tech ou chaque chatbot sentimental, il y a la même énigme : comment créer un futur qui transcende la hype et les écosystèmes fermés, sans tomber dans le piège de l’illusion, qu’elle soit écologique, entrepreneuriale ou affective ? Le prochain unicorn viendra-t-il d’une prairie kazakhe, d’une backroom de Bengaluru ou d’une chaîne d’assemblage connectée à une IA polyglotte ? Difficile à dire. Mais une chose est sûre : il ne suffira plus de parler, il faudra – enfin – agir avec sincérité, nez dehors, au cœur du code… et du vrai.

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