Google cherche-t-il silencieusement à transformer la manière dont nous interagissons avec son moteur de recherche ? Cette semaine, l’entreprise californienne a annoncé le déploiement mondial de son « AI Mode », bouleversant les habitudes de millions d’utilisateurs. Mais que se cache réellement derrière cette expansion et ces fonctionnalités dites « agentiques » ?
Jusqu’ici, seuls les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Inde pouvaient tester l’AI Mode. Désormais, 180 nouveaux pays sont concernés, et ce n’est qu’un début : Google promet bientôt un accès étendu à d’autres langues et territoires. Mais cet élan mondial est-il uniquement motivé par un désir d’innovation, ou s’inscrit-il dans une stratégie plus vaste pour dominer la recherche assistée par intelligence artificielle ?
La réelle révolution réside sans doute dans les nouvelles « capacités agentiques » de l’AI Mode. Imaginez réserver un restaurant en précisant vos préférences (taille du groupe, date, horaires, quartier, type de cuisine) : l’IA scrute alors différentes plateformes en temps réel pour vous proposer une sélection personnalisée. Mais derrière cette commodité, jusqu’où l’algorithme va-t-il pour déceler vos attentes – et quelles données mobilise-t-il pour devancer vos désirs ?
L’AI Mode redéfinit la personnalisation, mais qu’en est-il de la frontière entre praticité et intrusion ?
Ce n’est pas tout : ces services haut de gamme restent réservés aux abonnés Google AI Ultra, une offre exclusive à 249,99 dollars par mois. Un tarif qui interroge : l’intelligence artificielle doit-elle accentuer les inégalités d’accès à l’innovation, ou au contraire, être déployée pour tous ?
Du côté des résultats de recherche, la personnalisation atteint un nouveau seuil. Google promet désormais d’analyser vos recherches passées, discussions et interactions sur Maps pour vous suggérer le restaurant « idéal ». Pratique, voire bluffant, mais comment s’assurer que ces recommandations n’enferment pas l’utilisateur dans une bulle algorithmique, limitant la découverte et la diversité ?
En parallèle, la dimension collaborative fait son apparition : un simple bouton permet désormais de partager une réponse AI Mode avec des amis ou des collègues. De la planification de voyages à l’organisation d’événements, Google aspire-t-il à devenir un agent conversationnel collectif, immergé au cœur de notre quotidien ?
En donnant la main à chacun pour ajuster les réglages de personnalisation, Google répond-il sincèrement aux enjeux éthiques, ou s’agit-il d’un simple habillage pour apaiser les craintes concernant le contrôle des données personnelles ? Alors que le géant du web redéfinit la recherche, la véritable question demeure : la commodité offerte justifie-t-elle le niveau d’intrusion dans la vie privée des utilisateurs ?
Source : Techcrunch




