La ruée vers l’unicorne est-elle de retour en Europe? Après des mois de stagnation post-pandémie, la scène tech européenne repart-elle à l’assaut, profitant du retour de la saison des levées de fonds? Plusieurs questions demeurent : dans quels secteurs les nouveaux géants émergent-ils? Les méga-deals sont-ils encore possibles dans ce contexte économique incertain?
Si l’on en croit le premier semestre de 2025, la réponse semble largement positive. Douze startups européennes ont franchi le cap du milliard de dollars de valorisation. Mais qu’est-ce qui attire tant les investisseurs? L’analyse révèle une nette domination de l’intelligence artificielle, la santé, la défense et l’énergie renouvelable. Comment expliquer ce regain d’enthousiasme autour de secteurs stratégiques?
Du nord au sud de l’Europe, le paysage des nouveaux unicornes est étonnamment diversifié. À Helsinki, IQM s’impose sur le marché du quantique, accumulant 600 millions de dollars de fonds pour vendre ses supercalculateurs à travers le globe. À Londres, Verdiva Bio fait parler d’elle avec une levée record et des projets pharmaceutiques aussi ambitieux que polémiques. Plus à l’ouest, au Portugal, Tekever intègre drones et IA dans la défense, tandis qu’en Allemagne, Quantum Systems prend son envol.
L’Europe retrouve sa dynamique en innovant sur des fronts multiples, au carrefour des transitions technologiques et sociétales.
Mais l’Europe a-t-elle trouvé la bonne formule pour rivaliser avec les géants américains et asiatiques? Les stratégies d’innovation semblent payantes : Framer valorisé à 2 milliards de dollars mise sur la simplicité du « no-code », Mubi revendique son standing de petit Netflix indépendant, et Parloa accélère sur l’automatisation conversationnelle pour les entreprises, financée par des fonds de renom.
La tendance à l’hyper-croissance s’observe aussi dans la vitesse à laquelle certaines startups atteignent le statut d’unicorne. Lovable, spécialisée dans l’IA, est parvenue à lever 200 millions de dollars seulement huit mois après sa création ! Cette rapidité pose la question de la solidité de leurs modèles économiques et de la maturité réelle des marchés visés.
Les nouveaux acteurs ne se limitent pas à la tech pure : Isar Aerospace symbolise l’émergence d’une « souveraineté spatiale » européenne face à SpaceX ; Neko Health, cofondé par le créateur de Spotify, parie sur la prévention médicale systématique. Quant à Fuse Energy, elle s’inscrit dans l’urgence climatique. Un écosystème varié donc, mais qui attire aussi des investisseurs étrangers, prêtant main forte à l’expansion rapide de ces sociétés bien au-delà du Vieux Continent.
Doit-on y voir les prémices d’une nouvelle ère de leadership européen dans la tech, ou une bulle portée par la surchauffe de l’IA et du capital-risque? Si l’Europe célèbre l’arrivée de cette nouvelle vague d’unicornes, la question cruciale demeure : ces succès seront-ils suffisamment durables pour transformer profondément son tissu économique?
Source : Techcrunch




