« Certains naissent avec une voix en or. Les autres téléchargent une appli. » Voilà qui pose le décor pour l’aventure surprenante de Vocal Image, une start-up estonienne qui entend transformer les voix tremblotantes en machines à convaincre, grâce à une bonne dose d’IA et beaucoup d’optimisme.
Derrière les 4 millions de téléchargements de leur appli, il y a l’incroyable parcours de Nick Lahoika. Né en Biélorussie, ce CEO a tout sauf la voix de maître Yoda : harcelé à l’école à cause de sa diction, anglophobe malgré lui, et rongé par le trac, il réussit pourtant à devenir champion… de pitch ! Tout cela, avec l’aide d’une coach vocale, Maryna “Rusia” Shukiurava, et d’un micro qui a vu défiler plus de sueurs froides que la météo nationale.
Plutôt que de garder la méthode magique pour lui, ce duo improbable (qui en a bavé pour se faire entendre et comprendre !) a lancé Vocal Image. La promesse : une appli d’abonnement, accessible partout, qui remplace la leçon de vocalise gênante en duo contre un smartphone indulgent. Stratégie de génie pour ceux qui veulent corser leur coffre vocal… sans risquer la honte dans le salon.
Avec Vocal Image, l’important, c’est ce que la voix cache derrière le micro… et parfois, la start-up cache aussi une sacrée histoire !
La bibliothèque offre de tout : virelangues, exercices de respiration, conseils de posture, et de plus en plus de feedback 100% IA (merci, CTO Mikalai Karaliou). Mais le vrai bonus, c’est l’attention portée à la confiance en soi et à la diversité : Vocal Image accompagne autant les pro de la prise de parole que ceux et celles qui aimerait oser, dont la communauté LGBTQ, chère à sa co-fondatrice.
Si leur accent fleure bon l’Est, le trio fondateur a fui la Biélorussie après les répressions politiques pour atterrir à Tallinn, capitale européenne des start-up : une relocalisation qui tombe à pic. Après un passage triomphal chez Startup Wise Guys, la machine s’emballe : en moins de temps qu’il ne faut pour dire “supercalifragilisticexpialidocious” sans fourcher, la jeune pousse atteint 6,5 millions de dollars de revenus récurrents avec moins d’un million investi. Pas mal pour des exilés qui n’avaient sûrement pas prévu de devenir voix de la tech européenne !
Portée par un nouvel investissement de 3,6 millions mené par le fonds français Educapital, et une reconnaissance par Meta, Hugging Face et Scaleway, Vocal Image ne manque pas de nouveaux défis : concurrents dopés à l’IA et course à la collecte d’audio. Heureusement, leur base de données vocale grossit : 1 million d’enregistrements réels, 35 000 par jour, classés par la communauté selon la confiance ou la jeunesse de la voix. L’IA, elle, va s’en frotter les cordes vocales !
Muscler sa voix, booster sa start-up, fédérer une équipe d’exilés : pour Vocal Image, on dirait bien que l’histoire n’était qu’une question de ton… Le dernier mot ? Chez Vocal Image, ce qu’on préfère, c’est quand le pitch fait mouche, sans que personne ne soit aphone… à force de succès !
Source : Techcrunch
