« Tous les jeux ne sont pas à prendre au pied de la lettre ! » Voilà ce que dirait Voltaire s’il voyait aujourd’hui l’Inde se lancer dans sa partie la plus serrée. Ce mercredi, la Lok Sabha (l’Assemblée nationale indienne) a dit « game over » aux jeux en ligne avec mise d’argent, tout en boostant le niveau des jeux « casual » et de l’e-sport gratuits. Imaginez un instant que Mario n’ait plus de pièces à ramasser, mais pouvoir continuer à sauter partout sans souci de porte-monnaie…
Baptisé Promotion and Regulation of Online Gaming Bill, 2025 – rien que le nom donne déjà envie d’appuyer sur « ignorer ce tutoriel » – le projet de loi vise à interdire purement et simplement tous les jeux d’argent en ligne, compétences ou hasards mêlés. Pas de transactions bancaires, pas de publicité, et surtout, les tricheurs risquent de finir à l’ombre plus vite qu’un gamer en pénalité de ping : jusqu’à 3 ans de prison et une amende qui, elle, n’est pas du tout virtuelle.
Pourquoi ce grand ménage ? Le ministre de l’IT, Ashwini Vaishnaw, n’a pas mâché ses mots : il faut enrayer un « fléau » qui s’insinue dans la société, où certains ont parié… jusqu’à leur vie. Mais, plot twist ! Les pros du secteur pointent du doigt plutôt les plateformes offshore illégales que le petit entrepreneur local. D’où une question légitime : stopper l’industrie régulée, n’est-ce pas surtout laisser le terrain libre aux véritables voyous du net ?
Parfois, bannir un jeu n’efface pas le casino – il le rend simplement invisible.
Forcément, du côté des startups, c’est le bad beat assuré ! En lettres majuscules, des associations sectorielles (Dream Sports, MPL, WinZO…) ont imploré Modi himself d’appuyer sur pause : selon eux, on risque surtout de fermer 400 boîtes locales, supprimer 200.000 jobs et offrir un fauteuil confortable aux sites de jeux parallèles (le fameux « matka » indien), où l’argent, lui, n’a aucune règle. Au passage, l’industrie pesait tout de même 23 milliards de dollars – next level, non ?
Autre plot twist : pendant que la bourse dégringole côté Nazara Technologies et que les investisseurs mondiaux retiennent leur souffle, certains, dans l’e-sport et le jeu casual, sabrent le champagne pixelisé. Pour Ginger Games, c’est la fin de la confusion : « On va pouvoir créer des blockbusters du jeu indien au lieu de devoir s’expliquer sur ce qu’on propose ! » Pas sûr que tout le monde partage l’enthousiasme, d’autant que le cafouillage réglementaire entre e-sport, jeux sociaux et jeux d’argent brouille encore les pistes.
Tout cela ferait presque oublier que l’Inde, il n’y a pas si longtemps, rêvait de réguler sans interdire, avec taxe de 28%, auto-régulation… et débats dignes de parties d’échecs interminables au Parlement. Aujourd’hui, l’annonce soudaine du ban total laisse surtout une mauvaise impression côté investisseurs, qui se demandent si c’est vraiment « game on » ou just « rage quit » pour l’économie numérique du pays.
En résumé, entre loot boxes et cases prison, le législateur indien vient de sortir une update surprise qui a tous les airs d’un bug majeur pour un secteur en pleine croissance. Et pendant que certains installent déjà la dernière version de la loi, d’autres n’ont plus qu’à croiser les doigts pour ne pas finir… Game Over !
Source : Techcrunch




