Les applications de prise de notes ne sont-elles plus seulement l’apanage des étudiants ? Goodnotes, l’outil historique pensé pour le monde académique, peut-il aujourd’hui rivaliser avec les applications professionnelles ? Depuis son lancement, Goodnotes s’est imposé dans les salles de classe, mais l’entreprise veut clairement élargir son champ d’action. Qu’est-ce qui motive ce virage, et quelles sont les innovations concrètes à la clé ?
La stratégie de Goodnotes s’accélère avec une panoplie de nouvelles fonctionnalités dédiées aux professionnels. Une intelligence artificielle omniprésente, un tableau blanc collaboratif, et la création de documents enrichis : le virage est net. Mais cette AI sait-elle vraiment tout faire ? La startup promet des notes résumées à la volée, des schémas, des vérifications de texte, et même des templates générés sur mesure. L’outil n’épargne aucun mode d’entrée : écriture manuscrite, clavier, dessins, dictées vocales. L’intelligence au service de la productivité… mais existe-t-il un revers caché à cette automatisation ?
Cette avancée technologique s’appuie sur l’acquisition récente d’une startup sud-coréenne, spécialisée dans le résumé de réunions et de vidéos. Goodnotes capitalise ainsi sur des expertises externes pour muscler ses fonctionnalités. Mais la course à l’innovation est féroce : Grammarly et Canva, mastodontes du secteur de la productivité, investissent également dans des outils collaboratifs boostés par l’IA. La bataille pour attirer les professionnels et devenir la solution universelle de création de documents et de prise de notes est-elle lancée ?
Goodnotes change de terrain de jeu et veut s’imposer dans l’univers professionnel grâce à l’IA.
“Nous restons attachés à notre base d’étudiants, mais nous voulons devenir indispensables à tous, en particulier aux professionnels”, souligne Steven Chan, fondateur de Goodnotes. La startup lance deux nouvelles formules d’abonnement : Essentials (11,99 $ par an) et Pro (35,99 $ par an), qui offrent respectivement des fonctions classiques et avancées — intégration à Google Calendar, suggestions par l’IA, transcription de réunions, etc. Mais les limites imposées à l’usage de l’Intelligence Artificielle, même sur l’offre Pro, interrogent. Un “AI pass” supplémentaire, facturé 10 $ par mois, est-il le signe que le modèle économique de l’IA tout illimité peine encore à convaincre ?
Le choix des formules tarifaires, souvent critiqué pour sa complexité, s’enrichit néanmoins d’une option à achat unique pour les appareils Apple, sans synchronisation cloud — une concession à une partie des utilisateurs historiques. Cela suffira-t-il à contenter des clients de plus en plus exigeants sur la transparence et l’accès multiplateforme ?
L’appétit de conquête de Goodnotes se lit aussi dans ses chiffres. Forte aujourd’hui de plus de 25 millions d’utilisateurs actifs mensuels, contre 21 millions l’an dernier, l’application née sur iPad s’est ouverte à iOS, Android et Windows. Allie-t-on vraiment simplicité, puissance et universalité lorsqu’on vise tous les publics à la fois ? Ce changement de cap signe-t-il la fin des outils “mono-usage” au profit de plateformes tout-en-un ?
En cherchant à réconcilier étudiants et professionnels, usages académiques et collaboratifs, Goodnotes prend le pari de l’ultra-flexibilité. Est-ce là l’avenir du marché des applications de productivité ? Ou l’utilisateur risque-t-il de se retrouver perdu dans une galaxie d’options, au détriment de la simplicité d’origine ?
Source : Techcrunch




