« Un jour, l’intelligence artificielle gagnera un Oscar… à condition qu’elle apprenne d’abord à faire du popcorn ! » Voilà qui planterait parfaitement le décor de la dernière performance de Netflix dans le rôle du géant du streaming. Alors que les cinéastes et les scénaristes s’interrogent : AI ou pas AI ? Génie ou générique automatisé ? Ted Sarandos, CEO de Netflix, chante la sérénade à la créativité humaine, tout en glissant quelques algorithmes sous le tapis rouge.
Dans sa dernière lettre aux investisseurs, Netflix se présente moins comme un Terminator venu pour remplacer les artistes que comme une trousse à outils high-tech prête à booster l’efficacité des créateurs. Les robots n’ont pas (encore) piqué les scripts du prochain Squid Game, mais le streamer n’hésite plus à donner quelques rôles secondaires à l’IA, juste pour voir comment elle s’en sort dans les effets spéciaux. Après tout, qui aurait cru que le teint rajeuni d’Happy Gilmore ou la scène d’immeuble effondré dans « The Eternaut » cachait un peu de code sous le maquillage ?
Mais pas de panique à Hollywood ! Sarandos rassure : « Il faut quand même un grand artiste pour faire quelque chose de grand. L’IA, elle, c’est simplement une meilleure lampe torche pour fouiller dans le placard de la créativité. » Suivez la lumière, mais ne croyez pas que l’IA va vous écrire votre prochaine Palme d’Or en deux clics pendant la pause café.
L’IA à Hollywood ? Plutôt assistante plateau que star montante – pour l’instant !
Sauf que, dans les coulisses, certains traducteurs, designers et spécialistes des effets spéciaux commencent à transpirer sous les spots. L’IA, déjà une source de discorde féroce chez les professionnels du 7ème art, pourrait bien bouleverser certains métiers techniques, même si elle ne (re)joue pas encore les scènes d’amour à la place de Brad Pitt. Et il ne suffit que d’un battement de cil numérique pour que les syndicats d’acteurs lancent leur prochain combat contre les deepfakes, désormais dopés par Sora 2, le dernier monstre vidéo d’OpenAI sorti sans filet de sécurité. Si Bryan Cranston doit bientôt négocier ses rôles avec une version deepfakée de lui-même… le scénario devient vite inquiétant !
Interrogé sur le tsunami Sora, Sarandos garde pourtant son sang-froid devant les investisseurs : « Oui, tout ça c’est impressionnant, mais nous, on n’a pas (encore) peur. L’IA ne remplacera ni Bryan Cranston, ni le scénariste de Stranger Things, soyez-en sûrs ! » La recette Netflix ? Mélangez un peu d’algorithmes avec beaucoup de talents, et surveillez les pop-corns.
Sinon, pendant que tout le monde débattait pour savoir si les prochains Oscars auraient une catégorie “Meilleure création par IA”, Netflix a discrètement fait grimper son chiffre d’affaires de 17% cette année, pour atteindre 11,5 milliards de dollars. Bon, d’accord, ce n’est pas totalement à la hauteur des attentes, mais quand on sait jongler entre IA et créativité, on finit toujours par retomber sur ses pieds… même si c’est sur une banane de cartoon générée en 3D !
En résumé, la prochaine révolution hollywoodienne ne se jouera peut-être pas sur le tapis rouge, mais bien dans la salle des machines : celle où l’IA taille les costumes, redonne du peps aux décors, mais laisse le cœur du show – l’histoire – aux humains. Et si la magie existe encore au cinéma, c’est sûrement parce que l’IA n’a pas encore découvert l’astuce des lapins sortis du chapeau.
Alors, dans le grand film du futur, souvenez-vous : sans humains pour écrire les blagues, l’IA risque bien d’être la seule à rire. Ou, comme dirait Netflix, « Ne prenez pas l’IA pour un réalisateur… elle n’a même pas de fauteuil ! »
Source : Techcrunch




