« Ne croyez pas tout ce que vous lisez sur Internet, sauf si votre grand-mère l’a partagé sur WhatsApp ». Voilà une maxime qui colle parfaitement à notre sujet du jour ! Parce que visiblement, même dans le monde ultra-connecté du capital-risque, certaines rumeurs voyagent plus vite que la fibre optique, et pas toujours dans le bon sens…
Le monde indien de la tech s’est récemment emballé : le mastodonte américain du capital-risque Andreessen Horowitz, alias a16z, débarquerait-il vraiment à Bengaluru, cœur battant des start-up indiennes ? Des médias locaux l’affirmaient mordicus, à coups de “sources bien informées” et d’annonces de recrutement. Enfin une ruée vers l’Inde ? Spoiler alert : il semblerait que les “sources” aient surtout puisé leur inspiration dans la fontaine à fake news !
Car c’est sur X (le réseau social anciennement connu sous le nom d’oiseau bleu), qu’Anish Acharya, partenaire bien californien d’a16z, a coupé court à l’effervescence : « Aussi fort que j’aime l’Inde et ses esprits brillants, tout cela est pure invention ! » Autant dire qu’il n’y aura pas de curry dans la cafétéria d’a16z de sitôt…
Pour une fois, la réalité du business a grillé la fiction des médias à la vitesse d’un hot spot 5G.
Cet épisode bollywoodien n’est pas complètement sorti de nulle part : a16z avait déjà fait de grandes annonces internationales, comme son bureau à Londres – choyé par le gouvernement britannique pendant cinq ans avant d’être… refermé 18 mois après son ouverture ! Apparemment, la start-up nation d’Albion n’a pas été assez “disruptive”. D’ailleurs, la boîte ne renonce pas à ses aventures internationales, mais les préfère désormais à distance, avec des “scouts” éparpillés un peu partout (la prochaine étape : des capital-risqueurs en réalité augmentée ?).
Et l’Inde dans tout ça ? À part un gros ticket (260 millions, n’ayons pas peur des zéros) dans CoinSwitch, la firme américaine n’a pas franchement dévalisé le marché comme General Catalyst ou Lightspeed. Après avoir fait miroiter un investissement de 500 millions de dollars (bonjour le teasing), nada. Peut-être que le karma n’était pas aligné, ou que la distance Zoom/Delhi était un peu trop longue à leur goût.
En vérité, comme l’expliquait il y a quelques années Marc Andreessen himself, investir dans les marchés émergents c’est tentant, mais ça reste “très pratique, très humain”. Sentir la vibe d’un fondateur à l’autre bout du globe ? Plus facile à dire qu’à faire. Parce qu’un capital-risqueur sans ses poignées de main ni ses discussions en terrasse, c’est comme une dosa sans chutney : il manque quelque chose.
Bref, les rumeurs, c’est comme les bugs : il vaut mieux vérifier avant de paniquer. Et si a16z pose un jour ses valises à Bengaluru, on vous promet de trinquer avec vous… au chaï, évidemment. Après tout, dans le monde du capital-risque, il y a toujours matière à infusion !
Source : Techcrunch




