« Quand la vie vous donne des pommes, faites-en de l’IA… Ou ratez votre recette ! » Voilà un dicton que Tim Cook risque d’avoir en tête ces jours-ci. Car chez Apple, les pommes tombent rarement loin de l’arbre, mais, surprise, il semblerait que la branche Intelligence Artificielle ait bien besoin d’un bon élagueur. En ce début d’été 2025, John Giannandrea, le cerveau AI d’Apple, plie bagage, prêt à « conseiller » une dernière fois avant de dire, lui aussi, « Siri, au revoir ».
Sa couronne revient à Amar Subramanya. Si son nom vous évoque déjà certaines innovations… c’est normal ! Après 16 ans chez Google et un passage remarqué à la tête du Gemini Assistant chez Microsoft, voilà un profil qui connaît parfaitement les chemins les plus sinueux de la jungle AI. Apple ne s’est pas fait prier, embauchant carrément un expert qui sait mieux que quiconque où le bat blesse… surtout chez la concurrence.
Ce remaniement n’est pas tout à fait le fruit du hasard. Depuis le lancement en trombe d’Apple Intelligence à l’automne 2024 – la réponse « pommée » à ChatGPT – la partition jouée laissait plutôt entendre un mauvais remix de « Pierre et le Loup ». Notifications résumées maladroitement, fake news en pagaille (Luigi Mangione faux tueur devenu fausse victime, Luke Littler champion avant même le match…), la crédibilité de la pince croque était sérieusement écorchée.
En IA comme en pâtisserie, un ingrédient mal dosé et tout le gâteau peut s’effondrer.
La cerise sur la tarte ? Le flop du grand renouveau promis de Siri, dont les méfaits ont même obligé Craig Federighi, big boss des logiciels chez Apple, à admettre – sur son propre iPhone – que la super-assistante avait complètement zappé son texte avant la première. Résultat : lancement en mode « indéfiniment reporté » et avalanche de procès par des fans déçus qui espéraient une IA toute neuve sur leur iPhone 16… mais qui ont plutôt eu droit au replay d’un épisode raté de Black Mirror. Giannandrea, éjecté du cockpit, voyait Siri confié à Mike Rockwell, père du Vision Pro, sans oublier la fermeture définitive du mystérieux département robotique de la maison.
Mais ce n’était que le début… Selon Bloomberg, maladresses de communication, budgets « à la ramasse » et crise de leadership ont transformé l’équipe « AI/ML » en « AI/MLess » (oui, sans machine learning, c’est moins drôle…). Résultat : fuite des talents vers OpenAI, Google ou Meta, ambiance « musical chairs » dans les labos de Cupertino et confidence qui fuit plus vite qu’un profil LinkedIn après une soirée pizza.
Pour couronner ce gâteau à étages de rebondissements, Apple – autrefois champion absolu du « on fait tout en interne » – s’apprête à faire tourner la prochaine version de Siri… grâce à la technologie Gemini de Google. Oui, vous avez bien lu : la pomme s’offre finalement une averse de pépins sauce rivalité historique. Quinze ans de coup bas, paie de revers, tacles (gentiment) glissés entre géants… tout ça pour finalement supplier Google de prêter ses neurones synthétiques.
Pourtant, Apple tente une approche différenciante : plutôt que de gaver ses serveurs de vos données, la firme veut muscler l’IA directement sur votre appareil grâce à ses puces Apple Silicon. Fini le « big brother » : tout se traite chez vous, et si c’est trop lourd, direction Private Cloud Compute pour une suppression express. Éthique, mais pas sans conséquences : avec des modèles maison plus petits et moins puissants, et l’interdiction de puiser dans la grande soupe de données mondiale, Apple se retrouve à faire de l’omelette AI avec… deux œufs et un tuto YouTube.
Alors, pari génial ou plantage à la sauce Cupertino ? Entre respect de la vie privée, retard technologique, changement de chef et fusion tempérée avec Google, la suite de la saga Siri promet bien des tours de passe-pomme. Une chose est sûre : chez Apple, quand on parle de mise à jour, ce n’est jamais une simple histoire de pépin.
Source : Techcrunch




