« Investir dans l’IA, c’est comme acheter une boussole dans la jungle : on n’est jamais sûr où on va, mais tout le monde veut la meilleure ! » Voilà comment on pourrait résumer l’ambiance du monde high-tech aujourd’hui, surtout quand un certain Naveen Rao, star incontestée du microprocesseur à la démarche ultra connectée, débarque avec une levée de fonds digne d’un roman de science-fiction.
Un peu comme si Elon Musk avait décidé de lancer une entreprise d’ascenseurs vers la Lune, Rao vient tout simplement de récolter la modique somme de 475 millions de dollars – oui, en « seed » funding, autrement dit avant même d’avoir lancé sa graine dans la terre. La start-up répond au doux nom d’Unconventional AI, et la planète VC (coucou Andreessen Horowitz et Lightspeed Ventures) s’est ruée à la table des investisseurs, prête à pousser la note jusqu’à 1 milliard potentiellement !
Seulement voilà, tout l’or du monde ne garantit pas une valeur sûre. Alors que les murmures tablaient sur 5 milliards de valorisation pour Unconventional AI, on en reste, « modestement », à 4,5 milliards. Une broutille dans la Silicon Valley, mais avouons-le : ça fait quand même un paquet de cartes graphiques ! TechCrunch, fidèle à son flair, avait déjà flairé en octobre cette opération XXL, et tout le monde retient son souffle pour voir si le milliard sera atteint – ou s’il faudra, comme d’habitude dans la tech, revoir la réalité à la baisse.
Même en levant des montagnes de cash, on ne construit pas forcément les ordinateurs du futur… mais ça aide à payer les factures d’électricité !
Mais revenons à notre OVNI du hardware. Le projet d’Unconventional AI ? Créer un ordinateur un peu moins vorace, et beaucoup plus futé, conçu pour l’intelligence artificielle. Rao l’a tweeté (ou « Xé », si vous êtes à la page) : il veut bâtir une machine aussi efficace que la biologie elle-même. Adieu ventilateurs XXL, bonjour neurones de silicium prêts à détrôner les cerveaux humains… ou tout du moins à leur envoyer des mails très rapides.
Aussi, Rao n’en est pas à son premier rodéo techno. Il a d’abord vendu Nervana Systems à Intel pour le prix de quelques centaines de millions de dollars (ça doit faire deux paquets d’Intel i9, non ?), puis a cédé MosaicML à Databricks pour la bagatelle de 1,3 milliard. Autant dire qu’il sait faire de la plus-value comme d’autres font des puzzles 1000 pièces : avec méthode et sans perdre une miette.
Au final, cette histoire ressemble un peu à une course de Formule 1 où chaque bolide est un supercalculateur, chaque pilote un serial entrepreneur, et où la ligne d’arrivée, elle, est sans cesse repoussée… car dans le monde de l’IA, c’est surtout la course aux promesses qui fait tourner les moteurs. Pour Rao et Unconventional AI, le vrai défi commence maintenant : transformer cette montagne d’argent en cerveau artificiel vraiment révolutionnaire… tout en gérant la pression des investisseurs qui, rappelons-le, ne sont pas connus pour leur patience zen.
Et puis, après tout, Unconventional AI ou pas, la seule chose qui soit vraiment biologique dans la tech, ce sont encore les plantes vertes des open spaces… Oui, on aurait bien aimé voir une startup lever 4,5 milliards pour entretenir leur arrosage, mais là, ce serait vraiment… un « green washing » !
Source : Techcrunch




