Peut-on vraiment anticiper comment la célébrité sur internet et la technologie fusionnent — et quels sont les risques quand cette rencontre tourne mal ? Lorsque la star du streaming IShowSpeed a rencontré le robot-influenceur Rizzbot en septembre lors d’un livestream désormais célèbre, imaginait-on l’affaire judiciaire qui allait suivre ?
Pourquoi cet affrontement entre deux titans de l’influence a-t-il basculé dans la violence ? D’un côté, Rizzbot, robot humanoïde connu pour ses punchlines et ses provocations, adulé par plus d’un million de fans sur les réseaux sociaux et cumule des centaines de millions de vues, de l’autre, IShowSpeed, star volatile du livestreaming, suivi par 50 millions d’adeptes, dont les débordements font régulièrement le buzz. Comment expliquer que cette rencontre, initialement pensée pour divertir, ait viré à « l’agression » robotique en direct ?
La vidéo du stream, disponible sur Youtube, montre Speed s’en prenant physiquement à Rizzbot : coups de poing au visage, étranglement, projection au sol. Social Robotics, la société créatrice du robot, a rapidement porté plainte en novembre, accusant Speed et son équipe de « dommages irréparables », avec destruction totale de la machine, perte de fonctionnalités essentielles et interruption brutale de son succès viral. Que s’est-il réellement passé dans les coulisses ? La plainte évoque, preuves à l’appui, une ambiance de chaos où les limites entre entertainment et responsabilité auraient été allègrement franchies.
Quand la frontière entre show et dérapage est franchie, une question cruciale se pose : jusqu’où peut-on aller avec un robot-star ?
Au-delà des dégâts matériels — bouche et cou détruits, caméras hors-service, robot incapable de marcher droit — se dessine un préjudice financier inédit : Rizzbot perd non seulement des deals avec CBS, MrBeast et l’émission The NFL Today, mais voit aussi ses vues s’effondrer de 70 % sur TikTok et Instagram. Ce dommage est-il vraiment réparable sur un marché dominé par la viralité et l’instantanéité ?
La police d’Austin a été appelée, une enquête reste ouverte, et l’équipe de Speed garde le silence. Face à l’absence de dialogue, l’avocat de Social Robotics, Joel Levine, explique que la plainte vise moins à obtenir des excuses qu’à exiger une forme de responsabilité. Quelle valeur donner à un robot-influenceur dont la notoriété dépasse certains humains ?
Le procès n’en est qu’à ses débuts, mais la situation pose déjà de sérieuses questions sur la gestion d’image, la responsabilité légale des influenceurs et la place future prise par les robots sur la scène médiatique. Rizzbot, qui affirme avoir dû changer complètement de « corps » à la suite de l’agression, promet de revenir plus performant et provocant que jamais. Peut-on alors tourner la page et revenir à la légèreté des shows, ou la technologie impose-t-elle déjà ses propres limites éthiques ?
Cette affaire inédite marquera-t-elle un tournant dans la façon dont nous considérons la responsabilité envers les créatures robotiques de l’ère numérique ?
Source : Techcrunch




