« Si tu ne viens pas à la livraison, la livraison viendra à toi… enfin, jusqu’au trottoir ! » Voilà le genre de promesse que Phoenix, la ville américaine où il fait plus chaud que dans un data center mal ventilé, s’apprête à tester grâce au duo improbable de Waymo et DoorDash.
Waymo, la filiale d’Alphabet qu’on pourrait surnommer « Google sur roues », adore choisir Phoenix comme terrain de jeu géant pour ses inventions à roulettes. Après avoir fait rouler ses robotaxis comme des stars de cinéma sur Sunset Boulevard – euh, sur les avenues désertiques de l’Arizona – Waymo revient avec une idée toute fraîche : livrer vos courses et vos repas sans jamais croiser un livreur en chair et en os. Qui aurait cru que la voiture autonome servirait aussi à ramener votre plat préféré, sans même un coup de sonnette ?
Ce pari fou, Waymo ne le fait pas seul : c’est DoorDash, le géant de la livraison qui a déjà plus de véhicules que certaines armées, qui s’associe à l’aventure. Dans un coin de Phoenix grand comme trois fois Paris, certains clients recevront leurs courses de DashMart (l’épicerie version numérique) déposées dans le coffre d’une Jaguar électrique, conduite main dans… l’algorithme. Mais attention, tout le monde ne pourra pas en profiter tout de suite. D’abord, seuls quelques chanceux vivront l’expérience futuriste ; les autres devront patienter le temps que les robots se multiplient comme des petits pains dans toute la ville.
Les robots livrent, mais les humains doivent encore sortir de chez eux… la révolution n’est pas encore jusqu’au pas de la porte !
Alors, révolution ? Pas si vite ! Car pour l’instant, il n’est pas question de voir débarquer Dot, le robot-livreur made in DoorDash (actuellement en mode R2D2 sur les trottoirs de Los Angeles et en test à Phoenix). Ici, ce sont bien les voitures autonomes de Waymo qui transportent vos précieuses courses dans leur coffre. Oui, vous avez bien lu : il faudra quitter la fraîcheur de votre salon pour traverser la canicule et ouvrir le coffre vous-même via l’appli DoorDash. Séduisant, mais pour le côté « service à domicile », on repassera !
David Richter de DoorDash s’extasie déjà sur cette « expérience nouvelle et réjouissante », vendant la promesse d’un futur où la livraison locale sera orchestrée par une joyeuse symphonie de robots et de voitures sans conducteur. Mais si tout semble aller très vite vers l’autonomie, les entreprises n’ont pas encore trouvé le moyen de dématérialiser les escaliers, ni d’enseigner à une voiture à monter sur votre paillasson.
Ce partenariat marque tout de même une évolution : après avoir pris la voie (et la Via, coucou le jeu de mots) avec UPS et Uber Eats, puis freiné des quatre roues sur les camions autonomes, Waymo revient à l’essentiel. Moins de semi-remorques, plus de sushis au coffre ! On dit que le client est roi, mais chez DoorDash et Waymo, le roi est invité à descendre en personne.
Finalement, le défi, c’est de savoir si l’effet « waouh » d’une Jaguar sans conducteur devant la maison compense réellement l’effort de devoir… chausser ses pantoufles pour sortir. Car parfois, la technologie la plus innovante ne fait que remettre au goût du jour la plus vieille invention du monde : marcher pour récupérer son dîner. Mais au rythme où vont les choses, demain, il y aura sûrement une appli pour aussi faire ça à votre place.
En attendant, si Phoenix devient la ville où la livraison autonome démarre mais ne s’arrête pas devant votre porte, on peut déjà imaginer le prochain slogan : « Avec Waymo et DoorDash, c’est le coffre qui sonne, pas le livreur ! » Allez, la prochaine fois, promettez-nous des baskets connectées pour aller jusqu’à la voiture…
Source : Techcrunch




