Comment un investisseur parvient-il à amasser une telle somme et à gagner la confiance de centaines d’individus, y compris des figures influentes comme Anne Mulcahy et David Pottruck ? Mitchell Green, gestionnaire de fonds pour Lead Edge Capital, semble avoir trouvé un stratagème particulier. D’abord introduit dans le monde de la finance par le biais de grandes structures, Green a choisi de naviguer seul en 2011. Depuis, il gère un impressionnant portefeuille pour des investisseurs attirés par sa stratégie, diversifiée et opportuniste.
Green a su séduire avec une approche dite « tous temps », laquelle s’affranchit des traditionnels investissements en capital-risque surévalués pour explorer des « contrôles » d’entreprises. Serait-ce cette capacité à déceler des occasions oubliées qui fait son succès ? Investir dans des entreprises inattendues, comme un logiciel de surveillance cardiaque en Floride ou de planification fiscale au Texas, pourrait bien lui donner raison.
Il serait facile de croire que Green se réserve aux grandes opérations en Chine, notamment avec ByteDance, dont il espère un bel avenir, même si TikTok devait disparaître aux États-Unis. Mais comment navigue-t-il face à autant d’incertitudes géopolitiques ? Green, ancien champion de ski alpin, manie son portefeuille d’investissements comme une descente délicate, choisissant ses pistes avec soin tout en adaptant rapidement sa stratégie au gré des changements.
Les décisions de Green révèlent une vision stratégique qui transcende les opportunités évidentes pour saisir des occasions sous les radars.
Toujours en quête de nouvelles perspectives, Green reconnaît être prudent avec l’IA de première génération. Son scepticisme s’explique par une conviction que les coûts des technologies IA baisseront drastiquement, réduisant par là même les marges de nombreuses entreprises du secteur. Cette analyse critique est-elle le signe d’une lucidité d’investissement face à une potentielle bulle technologique ?
En continuant à investir dans des affaires comme Safesend, spécialisé dans les logiciels de comptabilité fiscale, Lead Edge montre clairement qu’elle préfère naviguer à contre-courant des tendances actuelles du marché du capital-risque, jugé surévalué et saturé. Green semble rechercher l’anomalie dans la tendance, évitant « l’écho-chambre » des médias sociaux qui envenime l’écosystème des startups.
Mais en fin de compte, qu’est-ce qui motive cette stratégie décalée ? Est-ce seulement une question de valorisation des entreprises ou y a-t-il une sous-estimation conséquente des entreprises traditionnelles pourtant solides ? Quelle sera la prochaine étape pour Green et son fonds alors que l’environnement financier évolue ? Peut-on parler de vision ou d’opportunisme nuancé d’un scepticisme calculé ?
Alors que des fonds comme ceux de Benchmark et Sequoia bénéficient d’avantages concurrentiels injustes en matière de capital-risque, Green semble préférer la voie moins empruntée. Est-ce cette diversité d’approche qui explique le succès et la stabilité de Lead Edge Capital ? Que nous réserve l’avenir du paysage de l’investissement si de plus en plus d’acteurs suivent cette philosophie ?
Source : Techcrunch