« Si tu es en retard sur une tendance, te voilà dépassé, mais si tu es trop en avance, te voilà incompris. » Autant dire que l’Europe ne veut ni être en retard ni trop en avance ! L’Europe prépare donc sa partition et souhaite qu’Apple joue selon ses règles, avec un avant-goût de ce que la Digital Markets Act (DMA) réserve à notre fruit préféré.
La Commission européenne a récemment dévoilé ses propositions concernant la façon dont Apple doit respecter les normes d’interopérabilité dictées par la DMA. Vous avez jusqu’au 9 janvier 2025 pour faire entendre vos idées folles, avec l’espoir que ces commentaires soient pris en compte. Mais attention, à partir de mi-mars, la sentence dogmatique tombera : la Commission décidera comment, quand et de quelle manière Apple devra rendre son jardin un peu moins fermé.
Rappelons que cette réglementation ne concerne pas seulement les appareils d’Apple, mais également iOS, iPadOS, l’App Store et le navigateur Safari. L’objectif est simple : donner une chance aux petits nouveaux de faire leur place dans un monde technologique souvent dominé par les gros poissons. L’accent est ici mis sur les systèmes d’exploitation mobiles iOS et iPadOS.
La musique a changé : l’Europe souhaite que la mélodie d’Apple s’accorde à de nouveaux instruments technologiques.
En septembre dernier, deux « procédures de spécification » furent lancées pour voir comment appliquer ces règles à Apple. Les mesures préliminaires ont été publiées, avec deux consultations en cours : l’une sur les moyens de connecter les appareils à iOS et l’autre sur la manière de réclamer l’interopérabilité avec iOS et iPadOS. En gros, plus de monde dans la cour de récréation !
Marchant sur la ligne fine de l’innovation et de la protection des données, Apple s’est fendu d’un rapport de cinq pages. Leur bouclier principal ? La protection de la vie privée des utilisateurs. Ils soulignent que des entreprises gourmandes en données pourraient utiliser l’interopérabilité à des fins malveillantes. Qui aurait cru qu’Apple se mette à écrire de la science-fiction ?
Et parce qu’un bon coup de pouce n’arrive jamais seul, Apple s’en est aussi pris à Meta, accusant ce dernier de formuler des requêtes DMA trop nombreuses et trop larges. On dirait bien qu’il y a un nouveau match en ville, mesdames et messieurs !
La Commission, pleine de patience — ou d’entêtement — écoute attentivement toutes les voix, y compris celles d’Apple. Leurs observations seront soupesées et possiblement intégrées dans l’élaboration des mesures finales. On dit que le diable est dans les détails, alors croisons les doigts pour que personne ne se brûle les ailes!
Et pour conclure, une petite touche d’humour fruité : si Apple veut continuer à briller, il ferait mieux de ne pas glisser sur sa propre peau de banane… numérique, bien sûr !
Source : Techcrunch