Quel pourrait être l’impact d’interdictions locales sur des industries globales aussi étendues que celles de l’automobile ? Aujourd’hui, l’Agence de protection de l’environnement a accordé une permission notable à l’État de Californie, lui permettant d’interdire la vente de la plupart des voitures et camions légers fonctionnant aux gaz ou au diesel d’ici 2035. Cette décision marque-t-elle un tournant crucial dans la lutte contre les émissions de carbone ?
Historiquement, la Californie a souvent été en avance sur le reste du pays en matière de normes d’émissions grâce à la Loi sur l’air pur. En 2022, elle a annoncé son intention de supprimer progressivement les véhicules à combustibles fossiles, avec une interdiction totale visée pour 2035. Cette ambition est-elle réaliste ou purement symbolique ?
Les détails du plan sont clairs : à partir de 2026, 35 % des ventes des constructeurs automobiles doivent concerner des véhicules à zéro émission, une proportion qui doit atteindre 68 % en 2030, puis 100 % en 2035. Les hybrides rechargeables pourraient représenter jusqu’à 20 % des ventes, à condition qu’ils disposent d’une autonomie de 50 miles ou plus. Mais ces mesures suffiront-elles pour amener un véritable changement dans un délai aussi court ?
Avec une mobilisation coordonnée de plusieurs États, le chemin vers un avenir sans combustibles fossiles semble se dessiner peu à peu.
Sur une scène plus large, le paysage politique complique les ambitions californiennes. L’administration Biden a soutenu cette décision, mais elle pourrait être remise en question par un éventuel changement d’administration fédérale. L’administration Trump précédente avait annulé cette autorisation en 2019, avant que l’EPA ne la rétablisse sous Biden après que 23 États ont intenté une action en justice contre le gouvernement fédéral. Le fléau de l’incertitude politique menace-t-il de freiner ces ambitions écologiques ?
Ce n’est pas seulement la Californie qui se bat pour un air plus pur, 16 États et le District de Columbia ont décidé d’adopter des normes similaires. Chacune de ces juridictions est un maillon d’une chaîne qui pousse à un changement plus global. Mais jusqu’où cette chaîne peut-elle s’étendre face aux obstacles politiques et industriels ?
Sur le front industriel, la bataille s’intensifie. Certaines entreprises automobiles reconnaissent déjà l’autorité californienne en matière de réglementation des émissions, s’engageant à réduire celles-ci et à restreindre les ventes de véhicules à combustibles fossiles. Cependant, elles demandent également plus de temps et ont sollicité l’intervention de l’administration Trump. Quelle stratégie s’avérera gagnante dans ce bras de fer entre progrès et profits ?
John Bozzella, PDG de l’Alliance pour l’innovation automobile, prédit une révocation de l’autorisation d’ici 2025 par le président Trump. Un scénario que ces entreprises anticipent-elles pour se préparer à toute éventualité ? Quel futur attend cette industrie, coincée entre réglementation environnementale et réalités économiques ?
Source : Techcrunch