Jusqu’où l’intelligence artificielle peut-elle aller pour mieux nous connaître ? OpenAI vient d’annoncer, en toute discrétion, le lancement de la fonctionnalité « Memory with Search » pour ChatGPT. Mais au-delà du buzz, que cache vraiment cette mise à jour ? Pourquoi cette extension de mémoire arrive-t-elle précisément maintenant ? S’agit-il d’un simple progrès technique ou d’une étape supplémentaire vers un assistant personnel de plus en plus intrusif ?
D’après les notes officielles publiées sur le site d’OpenAI, « Memory with Search » permet à ChatGPT de se souvenir d’informations clés issues de vos précédentes conversations. Cela signifie qu’à chaque question, le chatbot pourra affiner ses recherches sur le web en tenant compte de ce qu’il « sait » déjà sur vos préférences : vos plats favoris, votre régime alimentaire ou même votre localisation. Mais qui décide de ce qui est « important » à mémoriser et jusqu’où va cette mémoire ?
Dans la pratique, que va-t-il se passer si vous demandez des recommandations de restaurants, alors que vous avez déjà parlé à ChatGPT de votre régime vegan et de votre vie à San Francisco ? Au lieu de simplement chercher « restaurants proches », ChatGPT reformulera la recherche en incluant ces paramètres personnels, vous proposant ainsi directement des options susceptibles de vous plaire. OpenAI court-il derrière ses concurrents comme Google Gemini ou Claude, ou propose-t-il une véritable rupture dans la personnalisation des assistants IA ?
OpenAI intensifie la personnalisation de ChatGPT en s’appuyant sur vos souvenirs numériques – mais à quel prix ?
Mais cette évolution soulève-t-elle des inquiétudes légitimes ? Si la fonctionnalité peut être désactivée via les paramètres de ChatGPT, rien n’indique encore clairement à qui elle est actuellement proposée : des utilisateurs signalent la présence de cette nouveauté, tandis que d’autres n’y ont pas accès. Faut-il s’inquiéter d’une généralisation sournoise de cette mémoire accrue, ou s’agit-il pour OpenAI d’un simple test ?
La compétition s’intensifie également avec les autres géants de la tech, qui ont déjà, ou prévoient d’intégrer, des fonctions semblables de mémoire personnalisée. Comment OpenAI parviendra-t-il à se démarquer ? S’appuyer sur ce que le chatbot connaît de vous pour affiner ses recherches paraît certes pratique, mais où se situe la limite entre simplification de l’expérience utilisateur et collecte de données personnelle de plus en plus fine ?
La rivalité entre les chatbots ne risque-t-elle pas de pousser chacune de ces entreprises à toujours plus d’intrusion ? Tandis que la disponibilité de « Memory with Search » reste encore limitée, la question demeure : comment OpenAI va-t-il garantir la confidentialité et la sécurité de ces souvenirs désormais stockés et mobilisés à chaque échange ? Les utilisateurs auront-ils, à l’avenir, un réel contrôle sur ce qui est retenu, utilisé… ou oublié ?
Derrière l’apparente avancée technique, cette course à la mémoire personnalisée pourrait-elle préparer les IA à un rôle nettement plus central et invasif dans nos vies numériques ?
Source : Techcrunch
