Comment Google réussit-il à imposer son intelligence artificielle alors que le marché semble dominé par des géants comme OpenAI ou Meta ? En plein procès antitrust, des documents internes ont levé le voile sur les véritables chiffres d’audience de Gemini, le chatbot IA de Google. S’agit-il d’un acteur sous-estimé, ou au contraire, d’un géant à la conquête silencieuse ?
Selon les révélations du site The Information, consultées lors du procès en cours, Gemini aurait atteint 350 millions d’utilisateurs mensuels actifs en mars dernier. Ce chiffre impressionnant, digne des plus grandes plateformes mondiales, a de quoi interpeller : comment Gemini s’est-il retrouvé dans les habitudes de tant d’utilisateurs, souvent à leur insu ?
Derrière cette forte croissance, une question se pose : Google a-t-il simplement bénéficié de la force de son écosystème déjà implanté, multipliant les intégrations IA dans les smartphones Samsung, Gmail ou Chrome, pour propulser Gemini de 9 millions d’utilisateurs quotidiens en octobre 2024 jusqu’à 35 millions en seulement quelques mois ? Serait-ce le résultat d’une stratégie agressive ou un simple engouement naturel ?
L’adoption massive de l’IA reste inséparable de la puissance des plateformes qui la déploient en coulisses.
Pourtant, malgré cette explosion du nombre d’utilisateurs, Gemini reste en retrait face au mastodonte ChatGPT, estimé à environ 600 millions d’utilisateurs mensuels actifs selon Google lui-même. Peut-on vraiment parler de concurrence lorsque l’écart avec OpenAI demeure aussi important ? Et quelle place reste-t-il pour un nouvel entrant dans un marché saturé par des alliances titanesques entre géants technologiques ?
La méthode de calcul du “Monthly Active User” (MAU) peut varier d’une société à l’autre, rendant les comparaisons délicates. Ce qui est certain, c’est que Google ne compte pas ralentir : l’intégration systématique de Gemini à travers ses services donne à l’entreprise une capacité unique de déploiement à grande échelle. Mais jusqu’où cette stratégie de « push » pourra-t-elle aller sans rencontrer de résistance de la part des utilisateurs ou des régulateurs ?
Alors que la bataille pour la domination de l’IA grand public s’intensifie, une autre question émerge : la notoriété suffit-elle pour faire de Gemini un rival sérieux, ou bien les utilisateurs finiront-ils par préférer les solutions qui privilégient l’innovation à l’intégration de masse ?
Face à cette guerre de chiffres et de stratégies, une interrogation demeure en toile de fond : l’avenir de l’IA grand public sera-t-il dicté par la puissance brute des écosystèmes technologiques, ou par la qualité et la diversité des outils proposés ?
Source : Techcrunch
