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Credits image : Hunters Race / Unsplash

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L’échec peut-il vraiment être le moteur ultime du leadership ?

Le succès entrepreneurial est-il un simple alignement de victoires ou cache-t-il ses vérités les plus dures dans l’ombre de l’échec ? L’histoire de Julie Wainwright, femme d’affaires qui a mené deux entreprises jusqu’à l’introduction en bourse, bouleverse les clichés. Pourquoi un parcours aussi impressionnant reste-t-il entaché par le spectre de Pets.com, une startup devenue légendaire… pour sa chute aussi brutale que médiatique ? Que nous apprend la franchise de Wainwright dans un monde où les dirigeants préfèrent polir leur image plutôt que d’exposer leurs faiblesses ?

Derrière le masque du fameux sock puppet – cette marionnette emblème de Pets.com – s’est jouée pour Wainwright une tragédie professionnelle et personnelle. Malgré une ascension fulgurante chez Clorox puis dans la tech des années 90, l’échec retentissant de la startup et son divorce, survenus le même jour, l’ont propulsée dans une spirale négative. Faut-il alors considérer que la Silicon Valley efface cruellement l’échec, surtout quand il survient chez les rares femmes dirigeantes de l’époque ? Pourquoi le marché est-il aussi prompt à sanctionner, alors même que les apprentissages issus de ces défaites sont si précieux ?

Privée de rôles attractifs après la débâcle, Wainwright a enchaîné les « rescue missions » dans des entreprises au bord du gouffre. Mais est-ce dans la tempête qu’on réinvente sa carrière ? En 2010, elle fonde The RealReal, et bouscule l’univers du luxe en ligne en démocratisant la consigne de produits haut de gamme. Entre logistique titanesque et IPO remarquée, n’y a-t-il pas là une revanche sur le sort ? Pourtant, le succès reste fragile : en 2022, elle est évincée de sa propre société, écartée — ironie du sort — par un conseil d’administration qu’elle a elle-même façonné. Faudrait-il voir dans cette éviction un nouvel exemple du pouvoir insaisissable des investisseurs face aux fondateurs ?

Même les dirigeants les plus aguerris ne sont jamais à l’abri d’un brusque retournement de situation, aussi inattendu que brutal.

Dans son livre Time to Get Real, Wainwright ne ménage ni ses critiques, ni ceux qui l’ont confrontée à ses limites. Pourquoi ne pas jouer le jeu de l’omerta ? Parce que, selon elle, c’est dans l’aveu de ses erreurs et la dénonciation des rapports de force toxiques qu’on offre le plus aux futurs entrepreneurs. Peut-on vraiment réussir sans affronter ses propres échecs ? Et, au passage, comment se prémunir contre les « dumb aggressive », ces cadres incapables remplaçant la compétence par la manipulation ?

Wainwright prouve que la résilience n’est pas un vain mot : aujourd’hui, elle se lance dans la nutrition personnalisée avec Ahara, misant sur une nouvelle révolution, cette fois orientée bien-être et sciences. Jusqu’où peut-elle aller sans renier son franc-parler, si rare dans un écosystème où tout se joue sur la perception ?

À travers ce témoignage sans filtre, Wainwright invite à dépasser la simple histoire de startups. Son récit, à la frontière de la confession et du manuel de survie pour entrepreneurs, distille des conseils stratégiques et met en garde contre les travers du pouvoir et les illusions de la réussite lisse. Serait-ce là, finalement, la plus grande leçon : refuser la perfection pour mieux viser l’authenticité ?

Si ses confidences vous intriguent, le podcast complet avec Julie Wainwright (en anglais) se trouve ici, et son livre ici. Alors, dans un monde où la Silicon Valley glorifie l’ambition, à quand le retour à la vérité brute ?

Source : Techcrunch

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