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Credits image : Maxim Tolchinskiy / Unsplash

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L’IA va-t-elle vraiment révolutionner la profession d’avocat ?

Comment l’intelligence artificielle est-elle en train de métamorphoser les méthodes de travail dans les cabinets d’avocats ? Cette question prend tout son sens face à la récente levée de fonds impressionnante de Supio, startup américaine qui s’est spécialisée dans la collecte et l’analyse automatisée de données pour les professionnels du droit. Avec 60 millions de dollars nouvellement récoltés, Supio fait une entrée fracassante sur le marché hyper-concurrentiel de la legaltech. Mais à quoi les investisseurs misent-ils sur un secteur encore traversé par de nombreux doutes quant à la puissance réelle de l’IA appliquée au droit ?

La jeune pousse annonce en fanfare vouloir gonfler ses effectifs et ouvrir de nouveaux bureaux, en particulier à Seattle. Mais derrière cette croissance fulgurante, n’y a-t-il pas la course effrénée de l’industrie juridique à l’IA, une dynamique alimentée par la peur de rater le coche technologique plutôt que par une véritable analyse du retour sur investissement ? D’après une récente enquête, l’adoption de l’IA dans le secteur légal aurait bondi de 11 à 30 % en un an. Poussés par cette vague, cabinets et éditeurs semblent pressés d’industrialiser leurs process, quitte à essuyer les plâtres d’une technologie encore jeune.

Les fondateurs de Supio, issus du secteur du logiciel fiscal, déclarent vouloir « transformer la manière dont les gens travaillent avec les documents ». L’ambition est claire : supprimer la masse de tâches ingrates des juristes, comme l’analyse manuelle de dossiers médicaux ou de rapports divers, grâce à une plateforme dopée à l’IA. Spécialisée dans le droit du dommage corporel, Supio promet même une « compréhension profonde » de données complexes et non structurées, tout en s’appuyant sur un système de vérification humaine pour limiter les dérives de l’intelligence artificielle.

En misant sur l’IA et le contrôle humain, Supio parie sur la fiabilité sans perdre la vitesse offerte par la technologie.

Faut-il croire aux promesses d’une IA juridique enfin mature, ou assiste-t-on simplement à une frénésie d’investissement nourrie par la peur de l’obsolescence ? La startup revendique déjà une croissance spectaculaire, quadruplant à la fois son chiffre d’affaires récurrent et le nombre de ses clients, parmi lesquels plusieurs cabinets spécialisés en dommages corporels et litiges de masse. Pourtant, la question demeure : l’IA proposée est-elle vraiment à la hauteur du défi, surtout quand chaque erreur peut avoir de lourdes conséquences pour les clients ?

Supio avance ses pions en indiquant que ses modèles d’IA sont capable de traiter plus de 114 types de dossiers et que cette polyvalence ne cesse de s’enrichir au contact des clients. Mais une forme de scepticisme persiste : le contrôle qualité, même s’il est renforcé par une intervention humaine, suffit-il dans un secteur où la moindre inexactitude peut être fatale ? L’entreprise tenterait-elle de cacher les limites techniques de l’intelligence artificielle derrière une communication rassurante ?

Pour accompagner sa forte expansion, Supio nomme récemment des responsables des ventes, de la relation client et du marketing. Est-ce le signe d’une croissance saine ? Ou bien celui d’une accélération soutenue artificiellement par la manne des investisseurs, sans garantie de viabilité à long terme ? Le marché de la legaltech, dopé à l’IA, n’est-il pas désormais en train de s’autoalimenter dans une bulle spéculative ?

Lorsqu’on l’interroge sur la transformation à venir du secteur, Jerry Zhou, PDG de Supio, n’hésite pas à comparer l’impact de l’IA à celui d’Excel sur la finance dans les années 90. Une promesse de révolution qui n’est pas sans rappeler d’autres engouements soudains dans la tech, parfois suivis de retours à la réalité douloureux. L’IA va-t-elle réellement réinventer le monde juridique de l’intérieur, ou n’est-elle qu’un nouvel outil, certes puissant, mais loin d’être infaillible ?

Face à l’irruption de ces technologies dans les cabinets, une question s’impose : jusqu’où les directions juridiques peuvent-elles faire confiance à l’intelligence artificielle pour assumer leurs missions sans perdre le contrôle ?

Source : Techcrunch

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