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Credits image : charlesdeluvio / Unsplash

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Faut-il accepter une surveillance totale pour mettre fin à la triche dans les jeux vidéo ?

Depuis que l’on s’affronte dans les jeux vidéo, une question agite joueurs et développeurs : la triche peut-elle réellement être éradiquée ? Derrière chaque victoire douteuse ou score improbable, se cache-t-il désormais une industrie clandestine, ou seulement des amateurs bricoleurs ?

Dans un univers où l’esport pèse désormais des millions d’euros, la simple bidouille du code est devenue un commerce florissant. Des armées entières de développeurs spécialisés cherchent à contourner les défenses des jeux, tandis que de leur côté, les éditeurs musclent leurs équipes d’anti-triche. Mais jusqu’où peut-on aller pour débusquer les fraudeurs ? Faut-il que les logiciels de défense s’octroient des pouvoirs quasi totaux sur nos ordinateurs, jusqu’à s’installer au cœur du système, au fameux niveau « kernel » ? Pas étonnant que cette tendance, initiée notamment par Riot Games avec son « Vanguard », soulève tant de polémiques sur la confidentialité et la sécurité.

Vanguard, conçu pour surveiller et traquer les tricheurs jusque dans les coins les plus secrets de leur machine, est défendu bec et ongles par Phillip Koskinas, le chef d’orchestre de l’anti-triche chez Riot. Sa mission ? Bannir massivement les joueurs indélicats sur Valorant, au point de ramener le taux de parties entachées de triche en dessous de 1 %. D’après Riot, cela fonctionne. Mais la bataille ne se résume pas seulement à la technologie : « Nous pouvons simplement les tourner en ridicule », clame Koskinas, évoquant la stratégie psychologique de démoraliser et démasquer publiquement tricheurs et vendeurs de cheats.

Les tricheurs évoluent, mais les gardiens changent aussi : jusqu’où iront-ils dans cette course effrénée pour garder l’honneur du jeu ?

Ce jeu de chat et de souris va bien au-delà du code informatique. Infiltration de communautés underground, identification du matériel des récidivistes, manipulation de l’information : l’arsenal de Riot est aussi humain que numérique. Les tricheurs de haut vol s’adaptent, vendant des « cheats premium » à prix d’or à une poignée d’élus, tandis que Riot, de son côté, surveille, infiltre, et frappe là où ça fait mal, exposant leurs méthodes ou bannissant leurs utilisateurs en masse.

Mais parfois, la meilleure riposte, c’est la lenteur : en laissant persister un peu de triche tolérable, l’équipe anti-triche freine l’innovation des adversaires – « Pour que la triche reste basique, nous bannissons plus lentement, » confesse Koskinas. Parallèlement, la surveillance matérielle permet d’identifier les appareils associés à des tricheurs, rendant beaucoup plus difficile la récidive, même en cas de création de nouveaux comptes.

Cependant, les techniques de triche évoluent sans cesse : des cartes PCI Express pour détourner la mémoire du jeu, des systèmes qui analysent en temps réel le flux vidéo pour repérer les adversaires, jusqu’à l’utilisation de l’intelligence artificielle pour simuler des comportements humains. À croire que la frontière entre joueur et machine, entre effort honnête et performance surhumaine, s’estompe toujours un peu plus. Et si, au final, les joueurs ne savaient même plus reconnaître un comportement artificiel ?

Face à cette escalade, Riot assume son choix : conserver une défense ultra-intrusive, estimant que la partie est perdue d’avance en négligeant la sécurité au niveau kernel. En contrepartie, l’éditeur prône une certaine transparence, expliquant ses méthodes tout en refusant de livrer tous ses secrets. Les joueurs sont ainsi prévenus : le prix de l’équité, c’est la surveillance permanente.

Mais jusqu’à quand cette course aux armements restera-t-elle équilibrée ? Les éditeurs de jeux, en allant toujours plus loin dans la surveillance, ne risquent-ils pas de franchir les frontières de la vie privée pour protéger l’intégrité du jeu ?

Source : Techcrunch

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