« Si j’avais eu un euro à chaque fois qu’on m’a tendu une carte de visite, je pourrais financer un tour du monde… en papier recyclé ! »
En 2025, alors que nos téléphones gèrent déjà notre emploi du temps, commandent notre dîner et, pour les plus chanceux, retrouvent nos clés perdues, certains irréductibles continuent de dégainer la traditionnelle carte de visite à la moindre occasion professionnelle. Une habitude presque aussi tenace que la cravate lors des mariages ! Pourtant, le vent du changement souffle fort – et il sent bon le QR code.
C’est justement ce pari un peu fou (mais sacrément malin) qu’a relevé Blinq, une startup australienne sortie de son chapeau en 2017, bien avant que le mot « digital » ne vienne hanter les cauchemars des imprimeurs. À l’époque, Blinq n’était qu’un sympathique loisir de geeks avec QR code, mais aujourd’hui, la start-up distribue des millions de cartes de visite virtuelles auprès de 2,5 millions d’utilisateurs aux quatre coins du globe et vient de lever un joli pactole (25 millions de dollars pour les petits curieux).
À l’heure du tout numérique, même les cartes de visite veulent swiper vers la modernité.
Ce décollage supersonique n’arrive pas par hasard : entre la pandémie qui a boosté l’usage des QR codes (souvenez-vous : du menu du resto à la feuille de présence, tout était scanné !), l’appétit des entreprises pour une gestion des contacts optimisée, et la montée en puissance des smartphones, Blinq a coché toutes les cases gagnantes. L’application séduit les solopreneurs comme les multinationales, en permettant la création de multiples profils personnalisés, tout en intégrant en douce les bases CRM comme HubSpot ou Salesforce. Le tout, évidemment, sans jamais se soucier d’oublier sa pile de rectangles cartonnés à la maison.
Et le secret de la sauce Blinq ? La viralité, pardi ! Plus on l’utilise, plus elle se répand : chaque partage est synonyme d’un nouvel utilisateur potentiel, et cette croissance naturelle permet à la boîte d’afficher un taux d’acquisition client digne des meilleurs coups de poker. Entreprise ingénieuse, l’équipe Blinq est passée de cinq collègues dans un café de Melbourne à une armée de 67 experts répartis de Sydney à San Francisco. Une expansion qui donne le tournis… et qui ferait rougir bien des imprimeurs.
Mais attention, la route n’est pas déserte : sur le terrain de la carte de visite digitale, la concurrence fait rage. Mobilo, Popl, Wave, Wix et les plateformes sociales comme LinkedIn flairent tous le bon filon. Pourtant, Blinq ne se contente pas de partager un simple contact : ils veulent créer des relations qui durent, transformer le premier « scan » en rendez-vous inoubliable… et pourquoi pas, en client fidèle.
Pour Jarrod Webb, le patron-fondateur, l’enjeu n’est pas d’enterrer définitivement la carte de visite physique (quoique…), mais de réinventer la façon dont on crée et cultive ses relations pros : des profils dynamiques, des rappels contextuels, et des fonctionnalités qui ne cessent d’évoluer – histoire de rester « top of mind » dans ce monde où tout (et surtout tout le monde) va très vite.
En somme, grâce à Blinq, on peut enfin réseauter sans risquer de finir enseveli sous une avalanche de bouts de carton… Et ça, ce n’est pas une carte à jouer, c’est carrément le joker du networking !
Source : Techcrunch