Comment deux entrepreneurs issus de marchés émergents ont-ils réussi à conquérir la scène technologique mondiale, et surtout, que pouvons-nous apprendre de leur parcours ? C’est la question que nous nous sommes posée en découvrant l’échange franc et passionnant entre John Tsioris et Nate Clarke lors d’un événement StrictlyVC à Athènes. Pourquoi ces deux figures, chacune forte d’un succès retentissant, misent-elles aujourd’hui sur des écosystèmes souvent négligés par les investisseurs traditionnels ?
John Tsioris, fondateur d’Instashop, a vendu son entreprise à Delivery Hero pour la somme astronomique de 360 millions de dollars. Faut-il y voir la preuve qu’un marché émergent peut produire des licornes capables d’intéresser les géants ? Quant à Nate Clarke, il a propulsé Tyme du statut de startup à celui de banque digitale mondiale. Mais comment ces entrepreneurs façonnent-ils leurs prochaines aventures, et surtout, selon quels critères sélectionnent-ils leurs nouveaux domaines d’investissement ?
Durant leur conversation, les deux hommes dévoilent sans détour ce qui alimente leur ambition. Est-ce la volonté de changer les règles du jeu, une soif d’impact social, ou encore la conviction profonde que les marchés secondaires recèlent le futur de la tech ? D’où tirent-ils la certitude que là où la majorité ne voit qu’instabilité et incertitude, eux anticipent croissance et opportunité ?
Trouver la prochaine grande idée là où personne ne cherche semble être le leitmotiv des entrepreneurs visionnaires.
Derrière ces récits de réussite se cache une autre question : qu’est-ce qui motive vraiment ces leaders à s’investir dans des « écosystèmes oubliés » ? Pourquoi ne pas suivre la tendance et viser les marchés où tous se ruent ? Le choix de Tsioris et Clarke est-il rationnel, guidé par des analyses pointues, ou émotionnel, poussé par une volonté de donner au suivant ? Leur démarche consiste-t-elle à rebattre les cartes d’un jeu où la Silicon Valley n’aurait plus le monopole ?
Au sein du secteur tech, on parle souvent d’innovation mais rarement du courage nécessaire pour l’explorer là où tout reste à inventer. Quelle attitude doit-on adopter face à ce genre de rôle modèle ? Leur message sous-jacent semble clair : il ne faut pas attendre que les projecteurs soient déjà tournés vers un marché pour y investir.
Cet échange met aussi en lumière une introspection collective : l’écosystème européen, et même mondial, est-il prêt à capitaliser sur cette nouvelle vague d’investisseurs qui osent l’inconnu ? Ou allons-nous continuer à regarder passer les trains du progrès en restant rivés sur des modèles dépassés ?
À l’heure où les fonds de capital-risque cherchent la nouvelle perle rare, la stratégie de John Tsioris et Nate Clarke pourrait-elle devenir la nouvelle norme ? Ou ne sommes-nous pas encore prêts à faire confiance aux outsiders ?
Source : Techcrunch