Les moniteurs gaming peuvent-ils réellement transformer notre expérience de jeu, ou ne sont-ils qu’un miroir aux alouettes technologique ? En cette ère où les écrans haute fréquence pullulent, le nouvel écran OLED UltraGear de 27 pouces signé LG promet de repousser les limites. Mais la révolution des 480 Hz vaut-elle vraiment le détour pour les joueurs avides de FPS ?
Doté d’un taux de rafraîchissement phénoménal de 480 Hz et d’un temps de réponse de seulement 0,03 ms, ce moniteur ne fait l’impasse sur aucune avancée technologique. Ajoutez à cela une prise en charge du DisplayPort 2.1, de la G-Sync de NVIDIA, et du FreeSync Premium Pro d’AMD : tout semble réuni pour une immersion totale, sans le moindre déchirement d’image. Pourtant, qui a vraiment besoin d’un tel arsenal ? Avec un prix affiché à 1 000 dollars (800 en promotion), cet écran vise-t-il vraiment le grand public ou une élite de gamers en quête de records ?
La question du progrès se pose alors : peut-on aujourd’hui percevoir la différence entre 480 Hz et les « traditionnels » 120 Hz ou 240 Hz ? Faut-il impérativement posséder un PC surpuissant, avec une carte graphique et un processeur dernier cri, pour en voir la couleur ? De plus, la différence visuelle est-elle aussi frappante qu’on le prétend, ou bien l’enjeu serait-il ailleurs, dans la sensation et le « flow » recherché par les joueurs professionnels ?
Au-delà de la performance brute, l’expérience sensorielle proposée par ce moniteur interroge notre rapport à la technologie et au « toujours plus » dans le gaming.
Mais à l’épreuve du terrain, l’UltraGear 27 réserve des surprises. Certains testeurs affirment que, même si l’œil ne distingue pas de bouleversement visuel majeur par rapport à du 240 Hz, la différence se ressent. Sur « Rocket League », par exemple, la connexion entre gestes et action s’envole, immergeant le joueur au point de faire disparaître la frontière entre écran et réalité. Ce nouvel état de « flow » serait-il le vrai Graal des setups à 480 Hz ? Est-ce cette fraction de seconde gagnée qui justifie un tel investissement — surtout si la majorité des joueurs ne pousse jamais leur matériel aussi loin ?
Côté image, l’UltraGear brille aussi par des noirs profonds, des pics lumineux jusqu’à 1 300 nits et un rendu colorimétrique très proche du nec plus ultra des écrans QD-OLED. Les gamers sur console ne sont pas non plus oubliés, grâce à la connectique HDMI 2.1 et à une prise casque compatible DTS. Mais que penser d’un écran haut de gamme qui fait l’impasse sur des haut-parleurs intégrés ou propose un design jugé banal ?
En définitive, l’UltraGear 27 se présente comme un bijou technologique, réservé à une niche de joueurs prêts à investir lourdement pour quelques millisecondes de réactivité supplémentaires et une immersion psychologique inédite. Est-ce donc la promesse d’une next gen de moniteurs, ou simplement un produit vitrine, plus démonstratif qu’indispensable au commun des gamers ?
Face à cette débauche de moyens, une question demeure : la course effrénée aux performances extrêmes répond-elle à un véritable besoin, ou n’alimente-t-elle que la fascination perpétuelle pour l’innovation dans le monde du jeu vidéo ?
Source : Engadget