shallow focus photography of men's muddy face

Credits image : Isabell Winter / Unsplash

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La Nouvelle-Orléans en mode Face cachée

« Souriez, vous êtes filmés… et reconnus ! » Qui aurait cru que ce slogan publicitaire d’une chaîne de supermarchés mal inspirée deviendrait la devise secrète de la police de La Nouvelle-Orléans ? Et pourtant, pendant deux ans, la police locale s’est discrètement muée en réalisateur d’un remake de Big Brother en utilisant la reconnaissance faciale en temps réel sur un réseau de caméras privées, histoire de traquer les « visages du crime » dans le plus pur style Netflix, mais sans abonnement et sans popcorn.

Selon l’enquête fouillée du Washington Post, cette chasse à l’homme 2.0 va bien au-delà de ce que les règles locales autorisent. En 2022, le conseil municipal avait donné un petit « oui, mais… » à la reconnaissance faciale – seulement pour des crimes violents et à condition de tout raconter aux élus. Sauf que, manifestement, du côté des rapports de police : silence radio ! Certains suspects ont été identifiés grâce à cette technologie sans que la moindre ligne honnête soit ajoutée dans les documents officiels, comme par magie… sauf que là, ce n’est pas de la prestidigitation, c’est juste illégal.

Cette situation donne froid dans le dos même à ceux qui n’ont rien à cacher. Nathan Freed Wessler, grand ponte (et briseur de rêves) à l’ACLU, parle de « scénario cauchemar » : l’État qui peut suivre la moindre de vos déambulations, frites à la main dans les rues de Louisiane. Wessler dépoussière un record peu enviable : c’est la première fois qu’une ville américaine majeure utilise l’IA pour identifier à la volée et arrêter en direct via reconnaissance faciale. On n’est plus dans un épisode de Black Mirror, c’est le journal de 20h en direct de NOLA.

Nul besoin de masques vénitiens : dans La Nouvelle-Orléans, c’est la réalité qui porte le plus beau déguisement.

Si vous pensiez que seules vos stories Instagram et votre grand-tante indiscrète vous surveillaient, détrompez-vous. Bien que plusieurs villes américaines et certains États aient mis des barrières à l’usage policier de la reconnaissance faciale, tout cela ne sert pas à grand-chose si les forces de l’ordre font du freestyle numérique à chaque coin de rue sans jamais prévenir personne. À croire que la loi, pour certains, reste optionnelle : « Si ce n’est pas écrit, ce n’est pas illégal », non ? Mauvaise réponse, surtout pour la démocratie.

On comprend bien l’effort pour capturer les « méchants », mais si au passage tout le monde se retrouve avec son visage stocké sur un serveur obscur, où tracer la limite ? Peut-on vraiment justifier ce type de surveillance par la sécurité ? Ou assiste-t-on tout simplement à la naissance d’un monstre administratif qui fait fi de la volonté populaire et des principes fondamentaux ?

Après tout, la technologie n’est ni bonne ni mauvaise par nature – tout dépend de la main (ou du visage) qui l’utilise… et surtout, de la transparence de ses utilisateurs ! En attendant, avis aux bandits comme aux honnêtes gens : à La Nouvelle-Orléans, c’est peut-être le moment d’investir dans une perruque ou de ressortir la moustache postiche pour vos balades en ville.

En fin de compte, si la police continue à ne rien dire et à tout voir, la prochaine fois qu’on parlera de « profil bas », ce ne sera sûrement pas une figure de style !

Source : Engadget

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