Pourquoi Elon Musk cherche-t-il à influencer la politique américaine sur les véhicules autonomes désormais qu’il n’occupe plus de poste officiel au sein du gouvernement ? L’homme qui, hier encore, servait la Maison Blanche dans le Département de l’Efficacité Gouvernementale, se retrouve désormais de l’autre côté de la barrière. Serait-ce le début d’une vaste opération de lobbying destinée à ouvrir la voie à ses ambitions technologiques, ou une simple tentative de défendre l’innovation face à la lourdeur administrative ?
Selon Bloomberg, Musk n’agit pas seul. Autour de lui, des collaborateurs et alliés téléphonent directement aux membres du Congrès. Ont-ils reçu des promesses ou cherchent-ils simplement à influencer le processus législatif de l’intérieur ? L’enjeu est colossal : il s’agit de faire avancer le projet de loi « Autonomous Vehicle Acceleration Act », déposé au Sénat mi-mai, qui pourrait transformer le secteur de la mobilité autonome américain.
Ce lobbying s’intensifie alors que Tesla s’apprête à franchir un nouveau cap : le lancement, dès le mois prochain, de son propre service de robotaxi, testé dans une zone bien délimitée d’Austin au Texas. Mais pourquoi une telle effervescence autour de cette nouvelle législation ? Est-ce la promesse économique de la voiture sans chauffeur qui motive les géants de la Silicon Valley, ou la peur de voir la Chine leur damer le pion sur leur propre territoire ?
Dans ce bras de fer entre réglementation et innovation, qui façonnera réellement l’avenir de la conduite autonome aux États-Unis ?
Musk a toujours misé l’avenir de Tesla sur l’IA, la robotique, et l’autonomie totale. Le marché attend le lancement du fameux Cybercab, un véhicule sans volant ni pédale. Mais la loi – ou plutôt son absence – bloque toute expansion à grande échelle. Les réglementations fédérales ne sont pas prêtes. Peut-on imaginer que ce vide juridique favorise l’activisme politique des géants technologiques ? Ou que d’autres constructeurs, moins puissants, restent sur la touche ?
La Maison Blanche et le Congrès vont-ils se laisser convaincre par l’argument de l’innovation ou par le lobbying musclé des figures telles que Musk ? L’enjeu n’est-il pas aussi celui de l’indépendance des décisions politiques face à des entreprises dont la valeur boursière dépend de leur capacité à obtenir gain de cause à Washington ?
Enfin, dans la compétition mondiale sur la conduite autonome, à qui profiterait le plus une législation américaine assouplie : aux startups, au secteur public, ou à un petit cercle d’industriels déjà bien installés ?
Alors que les lignes bougent à Washington, la question demeure : sommes-nous témoins d’une avancée vers la mobilité autonome universelle, ou d’un tournant où l’intérêt privé dicte l’intérêt public ?
Source : Techcrunch