« Un Nintendo tout neuf, c’est comme une raclette au mois de juillet : on ne sait jamais si c’est raisonnable, mais on a bien envie d’y goûter ! » Voilà la sensation qui flotte dans l’air à l’approche de la Switch 2, la nouvelle console qui fait trépigner les fans depuis… eh bien, presque une décennie (désolé, les joueurs impatients, Nintendo n’aime pas la précipitation). Mais attention : s’offrir la Switch 2, c’est un peu comme recevoir un gros cadeau d’anniversaire. Il ne suffit pas de déballer la boîte en souriant ; il faut aussi réfléchir à l’impact sur la vie quotidienne… et sur le portefeuille.
Première surprise (et attention à tous les journalistes en mode espion), Nintendo a apparemment suivi un entraînement ninja : pas de consoles de test envoyées à la presse avant la sortie. Résultat, seules quelques heures entre les mains de la Switch 2 permettent aujourd’hui de vous livrer ce qui ressemble fort à un avant-dernier (ou ultime ?) aperçu, histoire de savoir si vous devez faire chauffer la carte bleue le 5 juin… ou garder votre Switch première du nom encore un peu.
Côté design, pas de révolution façon Picasso mais des retouches bien senties : la Switch 2 garde sa forme de tablette, ses Joy-Con détachables, son dock pour la TV et sa posture kickstand qui la rend plus photogénique qu’un chat sur Instagram. L’écran, lui, prend de l’embonpoint : 7,9 pouces, définition boostée en Full HD, HDR, taux de rafraîchissement dynamique jusqu’à 120 Hz (oui, c’est plus musclé que beaucoup de laptops !). Les nouveaux Joy-Con ? Plus confortables, magnétiques, vibrations revues façon HD Rumble 2… et la cerise sur le gâteau numérique : transformables en souris grâce à des caméras intégrées. Dorénavant, jouer à Metroid Prime 4 ou simplement cliquer frénétiquement peut se faire sur la cuisse, le canapé ou même l’oreiller – il manquerait plus qu’ils sortent un mode cafetière).
La Switch 2, c’est la console qui met plus de puissance sous le capot, mais qui attend encore la vague de nouveautés côté jeux maison.
Question existentielle (et angoisse nationale) : Les Joy-Con version 2024 vont-ils souffrir du syndrome du « drift » ? Nintendo promet que non avec des composants plus costauds… mais seul le temps – et vos parties de Mario Kart frénétiques – donneront le verdict. Côté technique, la Switch 2 muscle son jeu grâce à une puce Nvidia sur-mesure (ray tracing, DLSS, G-Sync, le tout avec un bond x10 en puissance graphique). La mémoire monte à 12 Go de RAM, 256 Go de stockage, microSD Express (oups, vos vieilles cartes, c’est fini !), double port USB-C et Wi-Fi 6. On dirait presque un PC de gamer transportable… en version Mario !
Mais toute cette puissance ne fait pas forcément décoller l’autonomie. La batterie affiche 2 à 6,5 heures selon le jeu et l’ambiance lumineuse – autant dire qu’une course sur Mario Kart World à fond de balles pourra vider la réserve en moins de temps qu’il n’en faut pour dégommer trois carapaces bleues. Bien sûr, un jeu rétro ou quelques réglages économes améliorent la durée, mais pas de miracle : mieux vaut conserver le chargeur pas loin de la manette !
Et côté ludothèque ? Voilà où la Switch 2 souffle un peu le chaud et le froid. Oui, elle alignera plus de jeux third-party à la sortie que sa devancière n’en a jamais vu (Cyberpunk 2077, Yakuza 0 Director’s Cut, Hitman World of Assassination…). Mais côté Nintendo, hormis Mario Kart World (en téléchargement seulement, snif pour les collectionneurs de cartouches) et Nintendo Switch 2 Welcome Tour (un tutorial qu’on aurait aimé gratuit), c’est plutôt calme. Heureusement, la rétrocompatibilité est de la partie et promet une bibliothèque XXL dès le début – sauf pour ceux qui, déjà, ont fini tout leur backlog.
À ne pas oublier : pour tirer totalement parti de sa Switch 2, il faudra investir dans des accessoires pas toujours donnés (microSD Express nouvelle génération, caméra pour la visioconférence, pourquoi pas la manette Pro si vous jouez surtout sur la télé). Et pour ceux qui aiment papoter online, Game Chat vient s’incruster avec ses salons vidéo gérés à la manière de Discord (jusqu’à 12 joueurs, des options multi-langues et même le contrôle parental pour calmer l’ambiance quand ça part en bananes dans Mario Kart !).
En résumé : la Switch 2 est bluffante sur la technique et se rêve console universelle pour gamers de salon et de canapé, même si sa vraie révolution côté jeux made in Nintendo attendra. Bref, la console est prête à Switch-er en mode turbo… mais rien ne presse pour sauter dessus le premier jour. Après tout, tout vient à point à qui sait attendre (et à qui a encore des cartouches Switch 1 à finir).
Comme aurait pu dire Mario himself : « La hype, c’est bien. Mais ne faites pas une montagne pour une Switch ! »
Source : Engadget
