Comment une startup à peine sortie de l’ombre parvient-elle à lever 2 milliards de dollars, alors même que ses ambitions réelles restent entourées de mystère ? Dans un univers de l’intelligence artificielle en pleine effervescence, Thinking Machines Lab intrigue autant qu’elle fascine. Qui est vraiment derrière ce projet, et que préparent Mira Murati et son équipe qui rassemblent déjà les regards des plus grands investisseurs mondiaux ?
On pourrait penser qu’un tel engouement reposerait sur une technologie révolutionnaire, ou au moins quelques indices concrets sur la direction prise. Pourtant, personne ne semble savoir avec certitude sur quoi travaille cette jeune pousse. Les rares informations disponibles évoquent surtout des recrutements prestigieux, dont l’ancienne CTO d’OpenAI Mira Murati elle-même, qui avait supervisé la naissance de ChatGPT et DALL-E. Pourquoi donc autant de mystère autour de leurs travaux ? Les investisseurs misent-ils seulement sur une réputation ?
Le tour de table s’annonce historique : 2 milliards de dollars, une mise de départ jamais vue pour une société de six mois à peine. Derrière cette avalanche de capitaux, on retrouve des mastodontes du capital-risque comme Andreessen Horowitz et Conviction Partners, menés par Sarah Guo. Mais que cherchent vraiment ces investisseurs ? Pari sur une vision novatrice, ou précipitation face à la peur de louper la prochaine révolution de l’IA ?
Thinking Machines Lab attire autant pour son équipe que pour ses secrets bien gardés.
La genèse du projet repose autant sur l’exode de talents que sur des fissures internes à OpenAI. Mira Murati a quitté le géant californien l’an dernier, après avoir remis en cause la gouvernance de Sam Altman. Elle n’est pas partie seule : plusieurs anciens collègues, dont John Schulman, la suivent dans cette nouvelle aventure, renforçant l’idée d’une scission aussi stratégique qu’idéologique. Ce mouvement, est-il le signe d’une réorientation profonde dans le secteur, ou simplement d’un énième remaniement de pouvoir entre élites de la tech ?
Le contexte du départ de Murati intrigue autant qu’il éclaire. Lors de la tempête de 2023 chez OpenAI, elle avait brièvement assuré l’intérim à la tête de la société avant le retour express de Sam Altman, suite à un évènement pour le moins rocambolesque. Depuis, Murati semble tracer sa propre route, loin du tumulte médiatique, mais dans un environnement ultra-compétitif où chaque initiative soulève son lot de spéculations. Est-on face à l’émergence d’un nouveau géant, ou bien à une bulle entretenue par la frénésie financière autour de l’IA ?
Au fond, la véritable question demeure : les milliards investis dans Thinking Machines Lab serviront-ils à façonner une IA radicalement nouvelle, ou bien sommes-nous témoins d’un nouveau chapitre d’une guerre d’ego et de rumeurs au sommet du secteur ?
Source : Techcrunch
