« Atterrir sur la Lune, c’est facile… tant qu’on ne confond pas le sol avec le plafond ! » C’est un peu ce qu’ont dû se dire les équipes de la société japonaise ispace lorsqu’elles ont vu leur atterrisseur lunaire Resilience foncer droit vers le plancher sélénite — sans même ralentir pour admirer le paysage. Entre rêve spatial et crash (un peu) lunaire, retour avec humour sur cette mission haute en… rebondissements !
Ispace vient en effet de mettre à jour le mystère de la chute express de sa mission Hakuto-R, qui visait le « Sea of Cold » (Mare Frigoris pour les intimes) le 5 juin. Loin d’un remake du premier crash de 2023, cette fois-ci, le coupable est un capteur d’altitude, qui, ayant décidé de prendre sa matinée, a omis d’indiquer au vaisseau qu’il s’approchait, beaucoup, beaucoup trop près du sol. Résultat : au lieu de se poser délicatement, Resilience a fait une pirouette inoubliable et a transformé l’essai en « smudge » sur la surface lunaire — photo à l’appui grâce à l’œil avisé du Lunar Reconnaissance Orbiter de la NASA.
Le PDG Takeshi Hakamada, pas du genre à jeter l’éponge spatiale, a affirmé que toute l’équipe s’était mobilisée (probablement à grand renfort de cafés japonais) pour trouver l’origine du crash, histoire de partager les résultats « en toute transparence ». Et pour éviter un troisième épisode, la société va inviter des experts externes à venir jouer les Sherlock Holmes : objectif, ne pas « resmudgeter » la Lune…
Parfois, le plus grand obstacle d’une mission lunaire… c’est juste un petit capteur qui perd le nord.
Le coût de la leçon ? Près de 1,5 milliard de yens supplémentaires (environ 9,4 millions de dollars), soit quelques millions pour ne plus confondre la Lune avec un trampoline. Mais l’histoire aurait pu être toute autre : à bord du lander trônait un mini rover européen nommé Tenacious, qui aurait pu être le tout premier à rouler ses roues européennes sur la Lune, et même une maison de poupée suédoise, œuvre décalée d’un artiste qui déclare avec humour « Peut-être que la maison est tombée et s’est posée comme prévu ! » Voilà ce qui s’appelle garder la tête solide, même en cas d’atterrissage brutal.
Côté technique, impossible d’incriminer les ingénieurs sur la pose du capteur : tout était en ordre. Rien à voir non plus avec le fiasco de 2023, où le carburant avait failli la mission avant même la fin. Mais atterrir sur notre satellite nécessite toujours une bonne dose de précision, d’inventivité, et, avouons-le, un soupçon de chance – car entre l’absence d’atmosphère, de GPS, et une équipe à 384 000 km du terrain, la moindre panne de capteur tourne vite à la farce sidérale.
Malgré ces (légères) embûches, ispace garde les yeux rivés sur ses prochaines missions prévues pour 2027, en compagnie de partenaires comme la JAXA ou Draper Technologies pour la NASA, l’objectif étant d’installer sur la Lune toute une logistique de livraison… et pourquoi pas de futurs astronautes et maisons de poupées !
En résumé, la conquête lunaire reste une affaire (très) serrée, mais l’optimisme règne chez ispace : la Lune leur a mis un stop, mais ils n’ont pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Rendez-vous dans deux ans pour un atterrissage, on l’espère, sans tache ni tacheté…
Car, après tout, dans l’espace comme dans la vie : le plus dur, c’est l’atterrissage — il ne faut pas perdre pied… lunaire !
Source : Mashable