Peut-on vraiment faire confiance aux inconnus derrière les profils de rencontres en ligne ? Aujourd’hui, Tinder fait un grand pas technologique en Californie en obligeant ses nouveaux utilisateurs à recourir à la reconnaissance faciale. Mais cette nouvelle technologie va-t-elle réellement garantir plus de sécurité, ou bien ouvrir la porte à de nouvelles inquiétudes concernant les données personnelles ?
Le principe est simple, mais les implications soulèvent plus de questions que de réponses : pourquoi maintenant, et pourquoi la Californie en premier ? Selon le rapport d’Axios, la fameuse fonctionnalité “Face Check” demande aux nouveaux inscrits de se filmer brièvement lorsqu’ils créent leur profil. L’objectif : vérifier qu’un humain réel, correspondant à ses photos, se cache bien derrière chaque compte. Mais qui contrôle vraiment ces images et leurs usages futurs ?
La promesse de Tinder est claire : une fois la vérification passée, la vidéo serait supprimée, ne laissant qu’un “face map” chiffré pour repérer les doublons à l’avenir. Sauf que le flou demeure : cette technologie, qui offre un badge “Photo vérifiée” si l’examen est réussi, suffit-elle pour réellement fermer la porte aux bots, aux fausses identités ou même aux usurpations plus sophistiquées ?
La vérification par reconnaissance faciale pourrait-elle transformer la sécurité — ou l’anonymat — des rencontres en ligne ?
Tinder n’en est pas à son coup d’essai. La fonctionnalité “Face Check” a déjà vu le jour en Colombie et au Canada, mais quels enseignements ont été tirés de ces premières expériences internationales ? De plus, comment distinguer cette méthode de l’“ID Check”, autre outil déployé par la plateforme, qui cette fois exige un document officiel pour vérifier son âge et son identité ?
Tout cela ne ramène-t-il pas à une question essentielle : jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour garantir l’authenticité des profils, sans sacrifier notre vie privée ? Le stockage même sous forme chiffrée de notre “face map” dans des serveurs, fussent-ils sécurisés, ne risque-t-il pas d’ouvrir la voie à des dérives, notamment en cas de fuite ou d’exploitation commerciale future ?
La course à l’authenticité sur les réseaux de rencontres s’emballe : bientôt la France, l’Europe, le reste du monde ? Et les utilisateurs : seront-ils rassurés, ou plutôt inquiets d’échanger leur visage contre un badge bleu électronique ? La confiance suffira-t-elle à suivre la technologie à une telle vitesse, ou s’agit-il d’un marché de dupes dans l’attente d’une future fuite de données ?
Finalement, quand le virtuel et le réel se confondent à ce point, à qui profite vraiment la traque des faux profils : aux utilisateurs ou à ceux qui collectent nos données biométriques ?
Source : Techcrunch