« Dans l’espace, personne ne vous entendra… faire une blague sur Beetlejuice. » Mais attention, la star d’Orion n’est pas venue seule à la fête cosmique : Betelgeuse, la supergéante rouge au comportement imprévisible, a désormais un complice tout trouvé pour expliquer ses facéties astronomiques. Découverte ou mauvais coup du destin ? Spoiler : c’est probablement les deux.
Pour ceux qui confondaient encore Betelgeuse et Michael Keaton, précisons que la star la plus animée de la constellation d’Orion ne fait pas seulement des effets spéciaux hollywoodiens : elle joue aussi à cache-cache avec sa propre luminosité, intrigant les scientifiques depuis des années. Longtemps soupçonnée d’être à deux doigts (ou plutôt d’un poil de lumière) d’exploser en supernova, Betelgeuse a encore bluffé tout le monde. À chaque fois qu’elle faisait une scène (cosmique), on croyait au grand final : rideau, fin du spectacle. Mais elle persiste à briller… et à intriguer.
Cette année, plot twist céleste : une équipe menée par la NASA a réussi l’exploit d’image (merci, Gemini North à Hawaï !) ce qu’on n’avait jamais vu clairement : sa compagne stellaire surnommée affectueusement « Betelbuddy ». Oui, notre rouge flamboyante n’a pas seulement une vie intérieure agitée, elle a aussi une voisine ultra-discrète, baptisée « Siwarha » (« son bracelet », rien que ça). Ici, pas de drama bête : la copine reste dans l’ombre, balayant la poussière cosmique de temps en temps pour laisser éclater la lumière de sa géante préférée. La version galactique du ménage de printemps.
Même les étoiles les plus célèbres cachent parfois un plus petit secret juste dans leur sillage lumineux.
Il faut dire que Betelgeuse sait occuper la scène : 100 000 fois plus brillante que notre soleil, immense au point d’engloutir Jupiter si on la mettait à la place de notre étoile, et passant par des phases de « grande obscurité » qui ont fait haleter tous les astronomes amateurs du monde. En 2019, le public s’est serré les coudes devant son incroyable perte de brillance, craignant le lever de rideau final. Faux départ ! C’était juste un nuage de poussière, et la revoilà pimpante l’année suivante. Du pur Beetlejuice !
Mais si l’on observait Betelgeuse pour son caractère capricieux, c’est aussi sa double pulsation — une régulière à chaque année, l’autre tous les six ans — qui affolait les théoriciens (et leur donnait un subtil mal de tête). Beaucoup soupçonnaient depuis longtemps qu’une autre étoile pouvait jouer la partition avec elle. Pari gagné : grâce à une observation pile au bon moment, l’équipe de Steve Howell de la NASA a distingué la lueur pâlotte de la compagne, calée à une distance environ quatre fois supérieure Terre-Soleil… mais encore à l’intérieur de l’atmosphère de la supergéante. Paradoxalement, c’est une voisine collante, mais… transparente.
Oubliez le simple hasard : la nouvelle venue est bien réelle, ni en arrière-plan ni en avant-plan. Elle serait environ une fois et demie plus massive que notre soleil, toute jeunette et bleuo-blanche, et pourrait finir absorbée par Betelgeuse dans… 10 000 ans (ce qui, pour une étoile, relève du calendrier ultra-urgent). Bref, une histoire d’attirance fatale, avec Betelgeuse en mangeuse d’étoiles toute désignée.
Les astronomes sont déjà sur les starting-blocks pour observer « le bracelet » lors de son prochain passage visible en 2027. Et qui sait ? Ce binôme star pourrait enfin lever le voile sur les humeurs de ces géantes rouges qui aiment tant faire le show dans le ciel nocturne. Comme quoi, dans la galaxie, il y a toujours place pour l’inattendu… et le compagnonnage bienveillant.
En somme, même quand une étoile semble briller en solo… ce n’est peut-être qu’un duo caché ! On peut dire que ce mystère céleste nous aura sacrément mis des étoiles plein les yeux… et sur nos bracelets.
Source : Mashable




