Comment une entreprise tech peut-elle survivre à un scandale viral qui éclipse littéralement toute son actualité et sa mission ? Voici la question brûlante qui secoue la startup Astronomer, spécialisée dans les données, depuis plusieurs jours. Peut-on facilement redorer son blason lorsqu’on fait la une des réseaux sociaux pour des histoires de cœur plutôt que pour des innovations ?
Tout est parti d’une soirée apparemment banale : lors d’un concert de Coldplay, le CEO d’Astronomer, Andy Byron, et la Chief People Officer, Kristin Cabot, ont été filmés sur la « kiss cam ». Le problème ? Chacun est marié… mais pas à l’autre. Face caméra, ils tentent de se cacher, avant que Chris Martin, chanteur du groupe, ne lance à la foule une blague douteuse : « Soit ils ont une liaison, soit ils sont juste très timides. » Comment une scène aussi anodine a-t-elle pu dégénérer en scandale national et aboutir à la démission des deux dirigeants ?
Le ton ne tarde pas à monter sur les réseaux sociaux, le débat tourne à l’obsession. Rapidement, Astronomer annonce la démission des concernés, affirmant : « Nos dirigeants doivent montrer l’exemple en matière de comportement et de responsabilité, et ce standard n’a pas été respecté. » Le plus surprenant ? L’entreprise admet, non sans amertume, que sa soudaine notoriété n’a même rien à voir avec son activité principale – la gestion et l’automatisation des données.
Un bad buzz suffit-il à faire perdre le contrôle du récit à une startup qui misait tout sur sa technologie ?
Pour inverser la tendance, Astronomer a décidé de répliquer sur le ton de l’humour. Et qui de mieux que Gwyneth Paltrow – actrice, entrepreneuse, et ex-épouse de Chris Martin – pour détourner l’attention ? Dans une vidéo de com’ décalée, elle se présente comme « porte-parole temporaire » de la société et promet de répondre aux « vraies questions »… sauf qu’elles fusent toutes sur le scandale. Impossible d’esquiver : comment parler produit quand la planète internet ne veut entendre parler que ragots et alliances secrètes ?
Paltrow se joue de la situation avec brio, détournant chaque question intrusive pour revenir, imperturbable, à la technologie d’Astronomer. Elle félicite même ceux qui montrent « un intérêt soudain pour l’automatisation des workflows de données », glisse une promo sur la prochaine conférence de la startup, avant de clore : « Nous revenons à ce que nous savons faire de mieux : apporter des résultats transformateurs à nos clients. » Mais suffit-il d’un trait d’humour bien placé pour dissiper la tempête ?
Astronomer réussira-t-elle à reprendre le contrôle de sa narration et à ramener la lumière sur son expertise technologique ? L’opération séduction lancée par la startup suffira-t-elle à apaiser une opinion publique et des clients ébranlés par des histoires trop humaines ? Une question se pose : dans un monde où la viralité dicte parfois l’agenda, une entreprise tech peut-elle vraiment exister pour autre chose que son dernier buzz ?
Source : Techcrunch




